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VaudLes abris de la PC serviront d’accueil d’urgence des réfugiés
Le Canton se prépare à un nouvel afflux important de migrants. Face au manque de places disponibles cet hiver, les centres de la Protection civile prendront le relais.
Le Canton prévoit «une situation extraordinaire». Depuis un peu plus de huit mois, 5370 personnes venant d’Ukraine ont été accueillies dans le canton de Vaud, parmi les 70’000 arrivées en Suisse au total. Dans un des scénarios prévus, mardi, par la conseillère d’État Isabelle Moret à l’occasion d’une conférence de presse, 2000 Ukrainiens de plus pourraient être hébergés dans le canton.
Ainsi, les places offertes par l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) ne suffisent plus. Et pour cause: des requérants provenant d’Afghanistan, de Turquie et d’Algérie viennent compléter une liste qui ne cesse de s’allonger. En clair, quelque 600 places devraient manquer d’ici à la fin de l’année. «Nos capacités ne sont pas inépuisables et notre marge de manœuvre n’est pas infinie. Nous nous devons d’intervenir», a estimé Isabelle Moret.
Le recours aux abris de la Protection civile (PC) des cantons fait suite à un appel d’urgence de la Confédération. La conseillère d’État reconnaît que la situation n’est pas idéale, et compte sur le fait qu’elle restera limitée dans le temps.
Les femmes et les enfants pas concernés
Le Canton estime que 140 places sont à trouver dans un bref délai, soit un espace représentant deux abris et potentiellement une halle de sport. Et environ 400 autres places devraient ensuite venir compléter ce soutien aux migrants. Toutefois, les femmes, les mineurs ainsi que des personnes ayant des problèmes médicaux ne sont pas concernés par cet hébergement d’urgence. «Plus d’un tiers des réfugiés ukrainiens sont des mineurs accompagnés et on constate un afflux de mineurs non accompagnés issus de divers pays, indique la cheffe du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) Rebecca Ruiz. Il s’agit d’une situation inédite. D’importantes souffrances psychiques, des symptômes de stress aigu et de stress post-traumatique sont constatés.»
Devant ce défi, Rebecca Ruiz a convenu de la difficulté d’absorber cet afflux dans la durée. Les coûts estimés pour cet accueil en 2022 devraient s’élever à 201,1 millions de francs.