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VaudLa place de la voiture dans le Lausanne du futur divise
Les débats sur le volet mobilité du Plan directeur communal de la capitale vaudoise ont donné lieu à des escarmouches entre la majorité de gauche et la droite.
Comment envisager croissance démographique, prospérité économique et qualité de vie en milieu urbain dans un monde qui deviendra de plus en plus celui de l’urgence climatique? Esquisse du Lausanne des 20-25 prochaines années en 80 principes et 320 mesures, le Plan directeur communal était le plat de résistance au menu du conseil communal, mardi soir. «Le dernier Plan datait de 1996. Il présente une vision dépassée et obsolète axée sur les autoroutes et les voitures. Maintenant, il nous faut penser le futur avec des positions avant-gardistes», a déclaré Johann Dupuis (EàG). L’élu de la gauche radicale a même émis le souhait de voir la capitale olympique devenir une «ville sans voiture le plus rapidement possible». Ce qui a fait bondir la PLR Anouck Saugy, qui a dénoncé «une volonté illégale et irréaliste de bannir les véhicules de la ville».
Lausanne comme Copenhague?
Le syndic Grégoire Junod a cité en exemple Copenhague. La capitale danoise, a-t-il rappelé, compte six fois plus de vélos que de voitures. «Et pourtant, c’est une des villes les plus attractives de l’Europe du Nord», a-t-il abondé. Comme pour calmer les ardeurs des uns et des autres, l’élu socialiste a souligné que le Plan ne contenait pas d’éléments contraignants et constituait plutôt une déclaration d’intention.
Accusée d’avoir une «vision passéiste» de la mobilité, la droite a sorti les crocs. «La majorité de gauche a posé un clou supplémentaire dans le cercueil de la mobilité autre que collective. Que les collègues qui veulent bannir la mobilité individuelle mettent leurs mollets à disposition des artisans et des entrepreneurs lausannois», a raillé l’UDC Valentin Christe.
Grégoire Junod s’est aussi fait le chantre de la mixité sociale à Lausanne, «une des villes qui subit une des plus importantes pressions immobilières d’Europe en raison de son attractivité» et a fait part de son engagement pour que toutes les classes sociales puissent vivre à Lausanne.
Dans deux semaines
Après plus de quatre heures d’échanges, la séance a été clôturée alors que seule la moitié du Plan directeur communal avait été abordée. Rendez-vous est donné dans deux semaines pour la poursuite des débats. Avec pour nœud gordien la proposition du 30 km/h de jour comme de nuit avant le vote final sur ce sujet clivant du Lausanne du futur.
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(apn)