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une majorité de plus en plus divisée

une majorité de plus en plus divisée


François Bayrou, patron du MoDem, à l’Élysée, à Paris, le 21 juin 2022.

L’exécutif a beau vouloir accélérer, la réforme des retraites n’est pas encore sur des rails. Plutôt sur un chemin sinueux et jonché de critiques. Il y a une semaine, Emmanuel Macron avait pourtant réussi une première étape : réinstaller dans le paysage de la rentrée cette réforme annoncée pendant la campagne présidentielle. Lors d’une réponse aux journalistes de l’Association de la presse présidentielle, le 12 septembre, le président de la République avait admis ne pas exclure la possibilité de l’intégrer au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), présenté le 26 septembre en conseil des ministres. Depuis, chacun se positionne et la majorité se divise. Précipiter quitte à crisper ou temporiser pour tenter de convaincre, le dilemme de la semaine à venir est à la fois simple et épineux.

Ce week-end, deux voix importantes se sont dressées fermement contre l’intégration au PLFSS. Dans une interview au Parisien publiée samedi 17 septembre au soir, François Bayrou a prévenu. « Je suis opposé au passage en force, déclare le président du MoDem, allié de toujours du chef de l’Etat et dont le parti appartient à la majorité. Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française. Tout cela parce que nous n’aurions pas pris le temps de la pédagogie. »

Dimanche midi, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a, lui, parlé d’une « mesure brutale » qui donnerait l’impression de se faire « marcher sur la gueule » avant de menacer de mettre fin à toutes les discussions, notamment celles à peine entamées au sein du Conseil national de la refondation (CNR). « [S’]il y a un amendement dans le PLFSS sur les retraites, la CFDT, de facto, sort du CNR et des discussions sur tous les sujets, a mis en garde M. Berger lors de l’émission “Questions politiques”, sur France Inter et Franceinfo, en partenariat avec Le Monde. Oui, nous sortirons parce qu’il y aura déloyauté. »

« Immobilisme et blocage »

La semaine dernière, l’accélération possible du calendrier n’avait déjà pas été bien accueillie par une partie des députés de la majorité. Même si la plupart des macronistes sont d’accord sur le fond, c’est-à-dire sur l’impératif d’une mesure d’âge, certains craignent que l’ajout d’un amendement au PLFSS transforme l’Assemblée en un pugilat. Une bataille dans l’Hémicycle qui pourrait se terminer par un recours, forcément brutal, à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait de faire passer sans vote le projet de loi en engageant la responsabilité du gouvernement. Ils préféreraient un texte spécifique au début de l’année 2023 pour laisser le temps aux uns et aux autres d’étudier les différents aspects de la réforme, comme les carrières longues, la pénibilité, etc. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est sur cette position. Dans Le Parisien, M. Bayrou a détaillé : « Le passage en force, c’est le contraire de l’esprit du CNR, qui réclame d’examiner les problèmes ensemble. Sans perdre de temps, mais sans éluder l’échange nécessaire pour que les Français adhèrent. Le président a dit dans sa campagne que les Français n’en pouvaient plus des réformes qui tombaient toutes faites du sommet. Je défends ce message. »

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