Adulé par certains, respecté par tous, Roger Federer va tirer un trait vendredi soir sur près de vingt-cinq années d’une carrière exceptionnelle dans le tennis en s’offrant comme bal d’adieu un double avec celui qui fut son plus grand rival, Rafael Nadal, à la Laver Cup à Londres.
Le « Big 4 », composé de Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, sera d’ailleurs réuni une ultime fois. Toutes les places ont trouvé preneurs, malgré des prix exorbitants. Certains billets se revendaient jusqu’à 55’000 francs, contre une centaine de francs habituellement pour les places les moins chères.
Cette « Federermania » s’explique par la relation très spéciale entre le Bâlois et Londres, théâtre de certains de ses plus grands exploits avec ses huit victoires et quatre finales à Wimbledon, mais aussi deux succès aux Masters à l’O2 Arena qui accueille la Laver Cup.
Tous les regards seront braqués vendredi sur le retraité Roger Federer, 41 ans, créateur et garant du succès naissant de cette compétition qui oppose une sélection européenne au reste du monde. L’Europe vise un cinquième succès en cinq éditions, mais ce n’est qu’anecdotique.
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Nadal, meilleur ennemi
Le Bâlois a décidé de tirer un trait sur ses vingt-quatre ans de carrière dans cette Laver Cup. Il fera équipe avec son rival de toujours Rafael Nadal pour un ultime baroud d’honneur qui s’annonce riche en émotions. Les deux compères seront opposés aux Américains Jack Sock et Frances Tiafoe.
« Etre acteur de ce moment historique est excitant et inoubliable pour moi », s’est enthousiasmé jeudi Rafael Nadal, qui vivra dans les semaines à venir la naissance de son premier enfant. « Se retrouver encore une fois sur le court avec Roger après avoir vécu tant de choses ensemble est incroyable », a-t-il poursuivi.
« Autant McEnroe et Connors se détestaient sur et en dehors du terrain, ce n’est pas le cas de Federer et Nadal. Au fil des années, ils ont tissé une profonde affection », souligne Isabelle Musy, journaliste pour RTS Sport, dans Forum.
Et d’ajouter: « Roger Federer le dit: ‘Je ne serais pas le joueur que je suis sans Nadal’. Parce que leur rivalité l’a poussé à s’améliorer, à progresser, à se réinventer. »
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Emotions garanties
Avec 157 finales en carrière, dont 31 en Grand Chelem, pour 20 titres, dix aux Masters et même une – perdue – aux Jeux olympiques, on pourrait le penser immunisé contre le trac. Mais le fait que celui-ci n’ait jamais disparu explique sans doute sa longévité inégalée au sommet.
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Roger Federer sait que les émotions seront fortes tout au long de son ultime soirée de tennisman. « Je suis heureux de faire mes adieux aux côtés de si grands joueurs, et ravi qu’ils ne soient pas de l’autre côté du filet pour mon dernier match », a-t-il déclaré.
« Ce sera merveilleux, mais je serai terriblement nerveux. Je vais néanmoins essayer d’en profiter », a poursuivi le Bâlois, qui a difficilement contenu ses larmes devant la presse lorsque les louanges de ses ex-rivaux ont été évoquées.
Ultimes routines
En attendant son ultime match, Roger Federer va revivre une dernière fois les routines qu’il a aimées autant qu’il les a détestées.
« J’adore lacer mes chaussures, me préparer, mettre mon bandana (autour du front), me regarder dans le miroir (en me demandant) ‘C’est bon? On est prêt pour ça OK, on y va!’. Mais même si j’aime vraiment ça, je suis content de ne plus avoir à le refaire », a raconté le Suisse jeudi en conférence de presse.
Il a évoqué aussi « les noeuds à l’estomac, l’attente toute la journée, prendre le petit-déjeuner en me disant que j’avais encore un gros match en soirée et, oh, il reste quinze heures à attendre. C’est sympa, mais c’est stressant et les journées sont interminables. »
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agences/vajo