
Il se dit « bouleversé d’émotion » d’avoir été choisi, mercredi 21 septembre, par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) pour assurer la direction artistique des quatre cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et des Jeux paralympiques (du 28 août au 8 septembre) de Paris 2024. A 40 ans, l’acteur et metteur en scène Thomas Jolly, joint au téléphone en pleine répétition de la reprise de la comédie musicale Starmania, du tandem Luc Plamondon-Michel Berger, qui sera présentée à partir de novembre à La Seine musicale de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), accueille avec « joie et fierté » cette mission. Il a été contacté au printemps par le comité, qui avait retenu les noms d’une dizaine de personnes du milieu du spectacle.
Remarqué pour ses spectacles marathon (vingt-quatre heures pour la tétralogie shakespearienne présentée cette année au Quai à Angers) qui laissent le spectateur épuisé mais transporté par la créativité de ses mises en scène, le quadragénaire, directeur du centre dramatique du Quai à Angers depuis 2020, se voit offrir une scène à la dimension de son imagination, en plein cœur de Paris, avec la Seine comme fil conducteur.
Et pour un public de plusieurs milliards de personnes à travers le monde, au-delà des quelque 500 000 qui pourront suivre les festivités depuis les rives du fleuve. « Il y a bien sûr une pression, mais la joie apaise ma peur. Je fais du théâtre public avec l’ambition de m’adresser au plus grand nombre. Là, cela va être le monde entier ! », s’exclame-t-il, fier aussi de se voir confier cette responsabilité cent ans après les précédents Jeux olympiques parisiens de 1924. En 1992, lors des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, c’est le chorégraphe Philippe Decouflé qui avait mis en scène la cérémonie d’ouverture.
« Casser les codes »
Les dimensions de la « scène » qu’il aura à animer ne l’effraient pas davantage. La perspective d’utiliser le fleuve comme plateau lui apparaît même comme « une belle opportunité poétique. Et la possibilité de remonter le cours de l’histoire de Paris en remontant le cours de la Seine, jalonnée de monuments. Le dispositif est ambitieux, c’est la première fois que les cérénominies n’auront pas lieu dans un stade ».
A l’heure où le mot « sobriété » s’impose partout, comment imagine-t-il pouvoir concilier cette notion avec la flamboyance qui caractérise son travail ? « On peut être sobre et spectaculaire. Mais pour autant, on ne tombera pas dans un décorum de carton-pâte ! », répond Thomas Jolly, qui, dans ses mises en scène à la frontière du théâtre, du cinéma et de l’opéra-rock, s’efforce depuis toujours d’utiliser des décors de récupération.
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