Hachette, avec un chiffre d’affaires de 2,59 milliards d’euros est le sixième éditeur mondial, devancé par Relx Group (Reed Elsevier), ThomonReuters, Bertelsmann, Pearson et Wolters Kluwer. Il est numéro 1 en France, deux au Royaume-Uni, troisième en Espagne et quatrième aux États-Unis. Sa dimension internationale séduit Vivendi qui veut s’en servir pour étayer son offre multimédia. En face, Editis, avec un chiffre d’affaires de 856 millions d’euros, pointe à la 24ème place. Le groupe a connu une forte croissance en 2021 et gagne deux places dans le classement annuel de Livres-Hebdo. La performance est toutefois affaiblie par l’annonce de résultats décevants au 3ème trimestre avec une baisse de 8% du chiffre d’affaires.
Le projet de cession d’Editis serait analogue à la cotation d’Universal Music Group en 2021. Il s’agirait de distribuer les actions d’Editis aux actionnaires et à introduire en même temps la société à la Bourse de Paris. La famille Bolloré qui obtiendrait ainsi 29% d’Editis, revendrait ses parts en un seul bloc à un nouvel actionnaire. Chez Vivendi on affirme ne pas souhaiter vendre à un fonds et chercher un repreneur stable.
L’opération est entre les mains de la Commission européenne qui devrait décider de l’ouverture du processus de mise en bourse dans les prochaines semaines.« Nous travaillons activement à l’obtention de l’autorisation de la Commission européenne dans le cadre du projet de rapprochement avec le groupe Lagardère », a déclaré le président du conseil de surveillance du groupe, Yannick Bolloré.
Départ de Catherine Lucet, le remue-ménage ne fait que commencer
Dans ce contexte l’annonce du départ de Catherine Lucet, présidente de la branche éducation et référence (Nathan, Bordas, Le Robert, Retz, CLE international) et directrice générale adjointe d’Editis, provoque un certain émoi. Un communiqué annonce le partage de la branche éducation en deux pôles distincts. « Un pôle Education & Formation, qui regroupera le scolaire, la formation, le marketing digital, l’innovation et Educlever, qui sera supervisé provisoirement par Michèle Benbunan, avec l’appui de Benjamin Tancrède, actuel directeur digital et innovation d’Editis. Un pôle Grand Public supervisé par Vincent Barbare, qui continuera par ailleurs à assurer ses fonctions de président du pôle Illustré d’Editis, Edi8. «
D’après le communiqué, Catherine Lucet cesse son activité après 22 ans dans le groupe « pour se consacrer à des projets personnels ». Elle avait récemment finalisé le rachat d’Educlever, une startup société spécialisée dans la création de plateformes e-learning, pour accélérer la numérisation de l’offre du groupe dans l’éducation. Chez Vivendi on affirme que ce départ est totalement indépendant de la cession d’Editis prévue l’an prochain. Mais le remue-ménage ne fait sans doute que commencer.