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Le Darién Gap : 100 kilomètres de jungle très dangereuse qui séparent la Colombie du Panama. Des hommes, femmes et enfants s’y risquent pourtant, dans l’espoir d’une vie meilleure aux Etats-Unis, tout au bout d’un très long périple. Après trois jours de marche, à mi-parcours, les migrants vont affronter le passage le plus périlleux, dans les rivières. Une équipe d' »Envoyé spécial » a fait cette traversée avec eux.
C’est un cartel de narcotrafiquants colombiens qui « organise » cette longue marche dans les jungles montagneuses, qu’il fait payer 350 dollars à chaque migrant. Avec des centaines d’entre eux, « Envoyé spécial » a pris le départ d’un marathon de tous les dangers, et a suivi jusqu’au bout leur incroyable périple au Darién Gap. Le « bouchon du Darién », c’est une zone de forêt à la frontière entre la Colombie et le Panama, un passage de 100 kilomètres extrêmement périlleux. Beaucoup y ont déjà laissé leur vie.
Au troisième jour de marche, les migrants abordent la partie la plus épuisante du trajet, dans les rivières. C’est la plus dangereuse aussi, et elle réserve bien des découvertes macabres : de nombreux cadavres d’autres migrants, victimes d’une mauvaise chute ou morts d’épuisement.
Sur un long bâton fiché en terre, un crâne – celui d’une femme qu’avait croisée Augustin, le guide de l’équipe d' »Envoyé spécial » : « Elle était à bout de force. Dans la nuit, elle s’est endormie, et a fait un arrêt cardiaque. Elle est morte d’épuisement. » Pour arriver au bout de ce périple, explique-t-il, il faut absolument savoir quand s’arrêter : par exemple marcher deux jours, et rester au repos le troisième. Certains groupes forcent les gens à avancer, au risque parfois d’en mourir.