Depuis quelques années, on assiste à un rapprochement des puissances régionales du Moyen-Orient avec la Chine et la Russie. Ce mouvement s’intensifie avec la décision de l’Arabie saoudite de s’associer à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), selon un article de Newsweek. Riyad, qui était un allié traditionnel des États-Unis, souhaite devenir un « partenaire de dialogue » de l’OCS. Cet organisme a été créé en 2001 par la Chine, la Russie et quatre pays d’Asie centrale (le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan) comme un rival de l’influence occidentale, explique le Financial Times.
En 2016, l’Inde et le Pakistan avaient rejoint l’OCS, et l’Iran a suivi en 2021. Cette décision de l’Arabie saoudite s’inscrit dans le contexte de la montée en puissance de la Chine et de la Russie en tant que forces économiques et politiques mondiales, ainsi que dans le cadre de la rivalité entre ces deux pays et les États-Unis. En rejoignant l’OCS, l’Arabie saoudite cherche à diversifier ses alliances, à accroître son influence diplomatique et à renforcer sa sécurité.
Ce rapprochement avec la Chine et la Russie marque un tournant majeur pour l’Arabie saoudite, qui vient ainsi de mettre un terme à une longue alliance avec les États-Unis, son principal protecteur. Les relations entre Riyad et Washington se sont tendues ces dernières années, en raison notamment de la politique étrangère de l’ancien président américain Donald Trump, qui a remis en question les alliances américaines avec les pays du Moyen-Orient et a adopté une approche unilatéraliste dans la région.
Ce virage de l’Arabie saoudite vers l’Est a également des implications pour les autres pays de la région. Le Qatar et l’Égypte, par exemple, pourraient également chercher à se rapprocher de la Chine et de la Russie. Pour certains observateurs, cela pourrait annoncer une redistribution des alliances géopolitiques dans la région, avec une diminution de l’influence des États-Unis. Toutefois, d’autres estiment que cela ne signifie pas nécessairement que la région est en train de basculer vers un camp ou l’autre, mais plutôt qu’elle cherche à diversifier ses relations internationales pour mieux répondre aux défis et aux opportunités du monde contemporain.
Dans tous les cas, il est clair que ce rapprochement de l’Arabie saoudite avec la Chine et la Russie est un signe des temps. Dans un monde où l’équilibre des forces est en mutation constante, les pays cherchent à s’adapter pour mieux défendre leurs intérêts et leurs valeurs. Le Moyen-Orient, qui est depuis longtemps une région clé de la géopolitique mondiale, ne fait pas exception. Il sera intéressant de voir comment ces nouveaux partenariats évoluent dans les années à venir, et quel impact ils auront sur les relations internationales dans la région et au-delà.