in

« Soumis à la même pression que tous les autres responsables politiques, les députés sont sommés de démontrer en quoi ils sont utiles »

« Soumis à la même pression que tous les autres responsables politiques, les députés sont sommés de démontrer en quoi ils sont utiles »


Quatre mois après les élections législatives de juin, on saisit mieux le sens qu’ont voulu donner les Français à ce scrutin aux résultats inédits. L’absence de majorité absolue accordée à un président de la République qui venait tout juste de se faire réélire était une première indication : il fallait que l’exécutif rompe avec la verticalité du premier quinquennat et accepte de mieux considérer ses opposants. L’entrée de 89 députés du Rassemblement national dans l’Hémicycle sonnait comme un avertissement sérieux : le scrutin majoritaire à deux tours conçu pour marginaliser les extrêmes s’était révélé cette fois insuffisant pour faire barrage à l’extrême droite.

Le regroupement des forces de gauche derrière l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon, qui a accrédité l’idée qu’il pourrait imposer à Emmanuel Macron une cohabitation à sa main, démontrait l’inconfort persistant de ce camp vis-à-vis de la lecture présidentialiste de la Ve République. Le fait enfin que les députés aient été dans leur ensemble mal élus, avec un taux d’abstention national supérieur à 50 % aux deux tours, montrait l’ampleur de la crise de la représentation politique.

Ce qui est sorti de la marmite au début de la session parlementaire en juillet s’apparente à une catharsis. Pour se départir du sentiment d’avoir été maltraitées pendant des années, les oppositions s’en sont donné à cœur joie. Elles ont contré, contesté, retardé, amendé tout ce qui pouvait venir du gouvernement en prenant soin cependant de ne pas complètement bloquer la machine. Le texte visant à sauvegarder le pouvoir d’achat des Français a été voté, mais au terme d’épuisantes séances de nuit et de nombreuses surenchères verbales, la palme de la contestation revenant aux députés La France insoumise (LFI), décidés à faire tomber le gouvernement dès que l’occasion s’en présenterait.

Effets de manche

Or, en ce mois d’octobre où des projets de loi infiniment moins consensuels sont à l’ordre du jour, tels le budget pour 2023, la réforme de l’assurance-chômage ou le développement des énergies renouvelables, il semble que l’attente de l’opinion ne soit pas exactement celle-ci : 53 % des Français jugent l’opposition incarnée par LFI trop radicale, selon la dixième vague de l’étude « Fractures françaises » réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof. La demande, très largement majoritaire, porte sur la recherche du compromis, à charge pour le gouvernement et les oppositions de faire un pas l’un vers l’autre.

Il vous reste 59.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Une forte explosion provoque l'évacuation de 75 personnes à Edegem

L’explosion provoquant l’évacuation de 75 personnes à Edegem est intentionnelle, confirme le parquet

Nouvel entraîneur de l'OL, Laurent Blanc se lance dans une «course contre la montre»

Nouvel entraîneur de l’OL, Laurent Blanc se lance dans une «course contre la montre»