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Sommet de la Francophonie: le Québec a failli bouder la Tunisie

Sommet de la Francophonie: le Québec a failli bouder la Tunisie


DJERBA | Le Québec, qui à l’instar du Canada, a hésité à participer au Sommet de la Francophonie en raison du climat politique tendu qui sévit en Tunisie, n’entend pas condamner les gestes, aussi « extrêmes » soient-ils, posés par le président du pays hôte, Kaïs Saïed.  

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« On ne condamne pas, mais on ne salue pas la situation, on leur donne une chance, […] il faut donner une chance à la démocratie », a résumé la ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, lors d’une mêlée de presse, peu de temps après son arrivée sur l’île de Djerba. 

C’est sur cette île tunisienne, située au cœur de la Méditerranée, que s’ouvre, ce samedi, la XVIIIe édition du Sommet de la Francophonie, après deux reports, d’abord en raison de la COVID-19, puis pour cause d’instabilité politique.  

Autoritarisme 

La situation en Tunisie est telle que le gouvernement Trudeau a récemment exercé, selon ce qui a filtré dans les derniers mois, des pressions auprès de la France pour que le sommet soit reporté une fois de plus. 

Le président de la République tunisienne fait l’objet de critiques depuis qu’il s’est accaparé de l’ensemble des pouvoirs, en juillet 2021. Celui qui dirige maintenant son pays par décret a officiellement procédé, en mars dernier, à la dissolution du Parlement, un geste qualifié de « coup d’État » par ses opposants politiques, qui craignent un retour à l’autoritarisme. 

« C’est sûr que le président Saïed a fait un geste inusité, extrême même en décidant de démettre son gouvernement », a reconnu la ministre Biron, en abordant la situation avec les journalistes. 

Hésitation

Le gouvernement Legault a donc hésité lui aussi à se rendre au sommet cette année. 

« Oui, on y a réfléchi parce que la situation est fragile (en Tunisie). Mais à un moment donné, tu fais la balance des inconvénients », a-t-elle expliqué. 

« Si on condamne la Tunisie, c’est un peu comme si on condamnait l’Afrique », a-t-elle exposé. Au final, « pour la santé de l’Afrique, c’est mieux qu’on se présente », a-t-elle conclu. « La décision qu’on a prise, c’est pour le bien de la Francophonie », a ajouté la ministre. 

La tenue d’élections législatives en Tunisie le 17 décembre a aussi pesé dans la balance. « Il faut donner une chance à la démocratie », a plaidé Mme Biron. 

« Nous on est ici pour le Sommet de la Francophonie. C’est la Francophonie qui nous intéresse, a-t-elle insisté. […] On est ici pour le marché de la Francophonie. » 

François Legault, qui prévoit rejoindre la ministre Biron vendredi après-midi, à Djerba, doit d’ailleurs participer au Forum économique de la Francophonie, dimanche. 

Son voyage en Tunisie pourrait aussi devenir l’occasion d’une première, mais courte rencontre bilatérale avec son homologue fédéral. Il s’agit à tout le moins d’une « possibilité » évoquée tant par le cabinet de M. Legault que par celui de M. Trudeau, mais le tout reste à confirmer. Les deux hommes devraient se rencontrer à nouveau de façon plus formelle, en décembre, a prévenu le cabinet de M. Legault. 

À moins d’un changement, Justin Trudeau doit dans tous les cas participer lui aussi au sommet, qui débutera par une cérémonie officielle, samedi, en présence du président tunisien et de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, qui, sans opposant aucun, devrait obtenir un deuxième mandat.

Le Nouveau-Brunswick en met plein la vue 

Kiosque triple, appareils de réalité virtuelle : le Nouveau-Brunswick met toute la gomme pour recruter davantage de francophones à l’étranger. 

En comparaison, le Québec et le Canada disposent chacun de deux tentes pour accueillir les délégués et les visiteurs réunis sur l’île de Djerba, en Tunisie, à l’occasion de la XVIIIe édition du Sommet de la Francophonie. 


« Nous avons misé sur une solide présence de notre province à ce 18e Sommet de la Francophonie », a commenté par courriel le ministre responsable de la Francophonie pour le Nouveau-Brunswick, Glen Savoie.

Photo Marc-André Gagnon

« Nous avons misé sur une solide présence de notre province à ce 18e Sommet de la Francophonie », a commenté par courriel le ministre responsable de la Francophonie pour le Nouveau-Brunswick, Glen Savoie.

Situé face aux tentes de la France, l’espace réservé par Nouveau-Brunswick au cœur du Village de la Francophonie, un lieu spécialement aménagé pour l’occasion dans un parc d’attraction, fait bonne figure. 

Des appareils de réalité virtuelle, avec lesquels on peut admirer les rochers Hopewell presque comme si on y était, font fureur, surtout auprès des jeunes étudiants en sortie scolaire, qui font la file pour se les arracher. 

Un membre de la délégation néo-brunswickoise a confié au Journal qu’il n’est pas rare que les personnes rencontrées au sommet peinent à situer sa province sur une carte. La façon d’y arriver? Leur rappeler qu’elle est voisine du Québec!  

Le XVIIIe Sommet de la Francophonie 

Sur l’île de Djerba (Tunisie), au cœur de la Méditerranée 

Événement reporté deux fois en raison de la COVID-19 

L’édition 2020 devait avoir à Tunis, la capitale de la Tunisie 

89 délégations participantes 

31 chefs d’État et de gouvernement attendus 

Plusieurs organismes et entreprises de toute la Francophonie sont aussi sur place, notamment dans le cadre du Forum économique de la Francophonie, organisé en marge du Sommet  

Au programme : 

VENDREDI

– Arrivée du premier ministre François Legault 

– Possibilités de rencontres bilatérales (à confirmer) 

– Mêlée de presse en fin d’après-midi 

SAMEDI

– Cérémonie d’ouverture du Sommet 

– Photo de famille avec les autres chefs d’État 

– Possibilité d’une rencontre entre Justin Trudeau et François Legault 

DIMANCHE

Participation au Forum économique de la Francophonie 

Mêlée de presse et annonce gouvernementale en matière de Francophonie 

Prise d’images au Village de la Francophonie 

Bilan 

LUNDI

Retour au Québec



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