Sepp Blatter reconnaît que le choix du Qatar pour la Coupe du monde 2022 « était une erreur ». Lors de l’émission Infrarouge mercredi, l’ancien président de la FIFA rappelle qu’il soutenait la candidature des Etats-Unis, mais que « des défections » de dernière minute ont changé la donne.
Parlant du choix de l’émirat en 2010 par le comité exécutif, Sepp Blatter indique que « c’est une erreur dont je prends la responsabilité en tant que président parce que je n’ai pas réussi à convaincre une équipe, mais une équipe que je n’ai pas élue moi-même », car ce sont les fédérations qui désignent les membres.
Le Haut-Valaisan concède qu’il aurait fallu réexaminer ce choix, mais rappelle que la décision a été confirmée par la FIFA en 2015, alors qu’il n’était plus en poste.
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Défections et appel de Platini
Précisant qu’il existait « un consensus » avant le vote pour la candidature américaine, celui qui a été contraint à la démission en 2015 (voir encadré) reconnaît qu’il y a eu « des défections » de la part de plusieurs personnes au dernier moment.
Il raconte aussi que Michel Platini, alors président de l’UEFA, l’aurait contacté une semaine avant la prise de décision pour lui annoncer que l’idée d’organiser l’événement aux Etats-Unis quatre ans après la compétition en Russie ne fonctionnerait plus et qu’il ne pouvait plus compter sur son soutien.
« Aucune preuve »
Sepp Blatter refuse toutefois de parler d’une édition 2022 achetée par le Qatar, car il dit n’avoir « aucune preuve ». Dans le documentaire « La FIFA, le Qatar et l’ombre de la corruption », il assure ne rien avoir su: « J’ignorais et j’ignore toujours qui a reçu de l’argent de tel ou tel. Tout ce que je peux dire, c’est que personnellement, je n’ai jamais reçu d’argent. »
Le football concerne énormément de monde et il n’y a pas que des « anges », constate encore Sepp Blatter sur le plateau d’Infrarouge, tout en reconnaissant que l’attrait financier a pris trop d’importance.
Un fonds d’aide pour se racheter une conscience?
A propos du coût humain de la Coupe du monde 2022 pour les ouvriers qui ont construit les stades, il appelle de ses voeux la création par la FIFA et le Qatar d’un « fonds spécial » pour venir en aide à « tous ceux qui ont souffert ». Le montant devrait correspondre au moins aux primes versées aux 32 participants, soit environ 420 millions d’euros, avance-t-il.
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Sepp Blatter tacle d’ailleurs l’actuel président de la FIFA Gianni Infantino, estimant que le fait que son successeur habite au Qatar « n’est pas un bon signe pour le football ».
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Gianni Infantino a refusé de participer au débat d’Infrarouge et la FIFA s’est contentée d’une prise de position écrite indiquant que « lorsque Gianni Infantino a pris ses fonctions en 2016 (…), l’organisation était à terre en raison de dysfonctionnements et de comportements contraires à l’éthique liés à ses anciens dirigeants ».
>> Revoir le débat d’Infrarouge
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