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quel impact pour les Français?

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Le projet de loi d’urgence en soutien au pouvoir d’achat a été voté par le Sénat, vendredi soir, en première lecture, et passera en commission paritaire mixte lundi. Que peut-on attendre de ce projet?

Le projet de loi d’urgence en soutien au pouvoir d’achat a été voté, avec quelques amendements, en première lecture par le Sénat, vendredi soir. Mais que peut-on attendre de ce projet? Que va-t-il rapporter aux Français?

Parmi les mesures adoptées par les sénateurs, on retrouve le rehaussement du plafond de la prime Macron, qui passe de 1000 à 3000 euros, voire 6000 euros, en cas d’accord d’intéressement conclu au sein de l’entreprise. Le texte adopté par le Sénat prévoit aussi la revalorisation de 4% des retraites et de plusieurs allocations avec un effet rétroactif au 1er juillet 2022.

La déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), qui permet aux personnes handicapées de percevoir la même allocation qu’ils soient en concubinage ou non, fait aussi partie du paquet de mesures. Enfin, la limitation de la hausse des loyers commerciaux de PME, à 3,5%, a également été adoptée.

Un effort insuffisant ?

Jeudi, Bruno Le Maire avait demandé aux sénateurs de ne pas dépasser l’enveloppe globale de 20 milliards et 700 millions d’euros, pour ce projet de loi. Si ce chiffre permettra a priori de tenir l’objectif des 5% de déficit public en 2022, sera-t-il suffisant pour booster le pouvoir d’achat des Français face à une envolée de l’inflation?

« Le projet de loi a essayé d’être pragmatique en distinguant les impacts conjoncturels liés aux incertitudes géopolitiques et économiques puis les impacts sur les finances publiques de façon structurelle », a commenté Michel Ruimy, économiste et professeur à Sciences Po sur notre antenne.

Pour Dominique Da Silva, député Renaissance du Val-d’Oise, cette enveloppe de 20 milliards intervient après une première dépense de 23 milliards d’euros réalisée en 2021. « Les mesures pour le pouvoir d’achat des Français ont commencé l’automne dernier par le bouclier tarifaire notamment », a-t-il expliqué. « Ce sont donc 43 milliards d’euros de mesures qui viendront aider les Français face à l’inflation ».

Un avis que ne partage pas Pascale Hébel, directrice du département Consommation du Credoc qui a souligné, sur notre antenne, un « décalage » entre l’inflation à 6% et la hausse des retraites et des allocations à 4%.

« Il manque de l’argent pour que toutes les personnes qui perçoivent des revenus faibles, comme les retraités, retrouvent un pouvoir d’achat », a-t-elle développé.

Des mesures « concrètes »

Ce qui compte davantage que les questions budgétaires, pour le sénateur Renaissance de la Côte-d’Or François Patriat, ce sont les mesures « concrètes » qui impacteront le quotidien des Français. L’élu du camp présidentiel a ainsi évoqué la ristourne de 30 centimes d’euro du carburant à la pompe, qui, cumulée à celle des pétroliers, permettra d’avoisiner le prix de 1,50 euro le litre de carburant.

La limitation de la hausse des loyers, la revalorisation des retraites,… « Ce sont des mesures qui vont se traduire concrètement dans le pouvoir d’achat », a-t-il salué. « Toutes les catégories sociales sont concernées par les mesures sociales de la loi pouvoir d’achat », a aussi estimé l’élu.

L’économiste Michel Ruimy, quant à lui, ne partage pas ce constat. Selon lui, certains Français pourraient, en quelque sorte, être les « laissés pour compte » de cet arsenal de mesures.

« Par exemple, le gain de pouvoir d’achat sur l’essence favorise plus les provinciaux que les urbains qui utilisent un mode de transport collectif », a-t-il illustré.

Des inégalités face à l’inflation

D’autant que l’inflation n’a pas le même effet sur tous les Français, selon Pascale Hébel. « Les plus de 75 ans sont davantage touchés car l’inflation alimentaire va continuer à augmenter », a-t-elle indiqué. Or « dans le poids des dépenses des plus de 75 ans, l’alimentation est plus forte », a-t-elle expliqué. La spécialiste a aussi pointé « les inégalités liées aux différents usages de l’énergie » qui entraînent « une inflation plus importante que les 6%, notamment en zone rurale ».

Pour l’économiste, cela renvoie à une question qui se posera de plus en plus dans un contexte d’envolée de l’inflation. « L’État doit-il compenser intégralement hausse des prix et la baisse de pouvoir d’achat ou doit-il demander à certains de supporter un peu plus que d’autres la hausse des prix? », a-t-il interrogé.

En cas de commission mixte paritaire positive lundi, le texte de loi sur le pouvoir d’achat pourrait être adopté dès la semaine prochaine. Lundi, le palais du Luxembourg examinera également le projet de loi de finances rectificatives (PLFR) dans lequel figure certaines mesures de soutien du pouvoir d’achat.

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