Au moins 13 candidats aux prochaines élections ont été condamnés pour conduite avec les facultés affaiblies et trois d’entre eux ont récidivé en la matière, a découvert notre Bureau d’enquête. Un autre s’est retrouvé en possession de biens criminellement obtenus.
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Notre Bureau d’enquête a effectué au cours des derniers jours la vérification des antécédents judiciaires des 625 candidats issus des cinq partis représentés à l’Assemblée nationale.
Toutes ces formations ont en leurs rangs au moins un candidat qui détient une condamnation pour conduite avec les facultés affaiblies. Québec solidaire et le Parti libéral accueillent au surplus des récidivistes.
Philippe Pagé, candidat de Québec solidaire dans Richmond, a été arrêté pour alcool au volant à deux reprises dans la même année, soit en avril et juillet 2008. Il était âgé d’une vingtaine d’années. Celui qui est maire de Saint-Camille a reconnu sa culpabilité aux deux accusations en 2010.
Son collègue dans Nicolet-Bécancour, Jacques Thériault Watso, 48 ans, a quant à lui été accusé de conduite avec les facultés affaiblies à trois occasions en 2001. Il a été reconnu coupable dans deux de ces dossiers et a été acquitté pour le troisième.
«Il s’agit d’incidents ayant tous eu lieu il y a plus de 10 ans», a réagi Gabrielle Arguin, attachée de presse pour QS.
Elle assure que ces individus ont dévoilé de plein gré ces informations lors du dépôt de leurs candidatures et qu’ils ont, depuis, «changé leurs habitudes de vie».
Aussi au PLQ
Notons que Jacques Thériault Watso affronte dans son comté la candidate libérale Marie-Josée Jacques, qui a elle aussi été reconnue coupable de conduite avec les facultés affaiblies, en plus d’avoir refusé de se soumettre à un alcootest, en 2005. Elle avait alors 34 ans.
Il s’agissait d’une seconde offense pour la représentante du Parti libéral, aussi condamnée pour alcool au volant en 1992.
Dans une déclaration écrite, Mme Jacques affirme regretter avoir commis ces «erreurs répréhensibles», alors qu’elle était jeune.
«J’ai pris conscience de la gravité de mes actes et à l’époque je suis allée au bout du programme d’éducation qui vise à sensibiliser les conducteurs aux problèmes de consommation», a-t-elle ajouté.
Philippe Pagé, Jacques Thériault Watso et Marie-Josée Jacques ont écopé d’amendes de quelques centaines de dollars après avoir commis leurs infractions.
Deux fois la limite
Au moins dix autres candidats ont été reconnus coupables à une occasion unique pour conduite avec les capacités affaiblies.
Dans Saint-Jérôme, notamment, la représentante du Parti Québécois Sandrine Michon, 32 ans, a été épinglée alors qu’elle conduisait avec un taux d’alcoolémie de deux fois la limite légale, en 2012.
L’éducatrice spécialisée a reçu une amende de 1200 $.
«Mme Michon nous avait dit que c’était une erreur de jeunesse qu’elle regrettait beaucoup […] C’est vraiment important pour elle maintenant d’expliquer aux jeunes de ne pas faire ce qu’elle a fait», a exposé le président du parti, Jocelyn Caron.
NOMBRE DE CANDIDATS CONDAMNÉS EN MATIÈRE DE FACULTÉS AFFAIBLIES, PAR PARTI
- Parti conservateur 5
- Québec solidaire 3
- Parti libéral 2
- Parti Québécois 2
- Coalition Avenir Québec 1
Remorques volées
Par ailleurs, le candidat libéral Sylvain Lemieux, dans Côte-du-Sud, a quant à lui plaidé coupable à trois accusations de recel, pour des événements remontant à 2005, 2008 et 2014.
Propriétaire d’un garage, il se serait retrouvé en possession de biens criminellement obtenus, soient des remorques qui avaient été auparavant déclarées volées, selon nos informations. M. Lemieux n’a fait face à aucune accusation de vol.
Il a été condamné à payer des amendes de 750 $ sur chacun des chefs.
Nous Bureau d’enquête a tenté de joindre Sylvain Lemieux mardi, en vain. Le Parti libéral nous a fait parvenir une déclaration par écrit, mercredi.
«À l’époque, je n’avais pas pris tous les moyens nécessaires pour éviter cette situation et j’aurais dû être plus vigileant. Ce n’était pas du tout mon intention de contrevenir à la loi. Depuis cet incident, j’ai beaucoup appris de mes erreurs. J’ai payé les amendes et j’ai surtout amélioré les procédures de vérification dans mon entreprise afin de m’assurer que cela ne se reproduise plus», a statué le candidat.