Depuis juin, l’Assemblée nationale est plus indépendante que jamais, et cela ne plaît pas au pouvoir. Mercredi Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a annoncé l’utilisation du 49.3 pour le projet de loi de finances 2023. Jeudi matin, Bruno Le Maire a affirmé sur RTL que ce dernier ne sera pas dégainé cette semaine, alors que l’examen est encore en cours. Le 49.3 se révèle être un véritable moyen de pression sur les députés.
Le 49.3 utilisé dans les prochains jours
Si ce n’est pas cette semaine, le 49.3 devrait être utilisé très certainement lundi ou mardi prochain. « Il est totalement impossible de continuer le débat », confiait un conseiller. En réalité, le gouvernement n’a plus d’autre choix que d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour deux raisons.
Tout d’abord, c’était prévisible, sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, la macronie n’a pas réussi à trouver de compromis avec l’opposition. Ensuite, ce qui s’est passé mercredi soir dans l’hémicycle a douché les espoirs du gouvernement. Contre l’avis de l’exécutif, une résolution pour imposer les superprofits a été adoptée, alors que Gabriel Attal ministre du Budget mettait en garde les députés.
« Depuis trois ans, la France est devenue le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers en Europe, et j’alerte simplement sur l’effet signal des dispositifs qui viendrait brouiller cette politique qui a été mise en place depuis cinq ans et qui porte ses fruits. C’est tout, après chacun prend ses responsabilités », a-t-il déclaré.
La macronie fracturée
Mais pire encore pour Emmanuel Macron, certains de ses propres députés sont devenus… des frondeurs ! 19 élus Renaissance, comme Sacha Houlié ou Freddy Sertin, le suppléant d’Élisabeth Borne ont voté pour, avec le MoDem. Et la zizanie ne s’arrête pas là : une grande partie des élus Horizon d’Édouard Philippe se sont abstenus, devant un Gabriel Attal fou de rage de voir la majorité se déchirer.