Le thermomètre ne cesse de monter en Espagne, où des températures records ont été atteintes ces derniers jours. Le 27 avril, il faisait encore 36 degrés à Séville, dans le sud de l’Andalousie. Ce phénomène météorologique est accompagné d’une sécheresse sans précédent, qui fait craindre une baisse de la production de fruits et légumes. La France, qui s’approvisionne massivement en produits espagnols, risque de subir une hausse des prix, voire une pénurie, dans les semaines à venir.
Selon les experts, le stress hydrique lié à la canicule pourrait avoir des conséquences négatives sur la production de fruits et légumes en Espagne. Les plantes puisent l’eau des fruits pour s’hydrater en cas de chaleur, ce qui peut réduire la taille des fruits produits. La France, qui achète une grande quantité de nectarines, abricots et concombres en Espagne, risque donc d’être touchée par une baisse de la production et une hausse des prix.
Selon Olivier Dauvers, journaliste spécialiste de la grande distribution, les prix des courgettes, des tomates, des salades, des pêches, des nectarines et des abricots pourraient augmenter dans les semaines à venir. La quasi-totalité des pêches consommées en France provient d’Espagne, de même que trois-quarts des courgettes et deux-tiers des melons. Les marchés et les grandes surfaces tricolores risquent donc de subir des tensions sur la disponibilité de ces produits.
Dans ce contexte, la production française est scrutée de près. Toutefois, les producteurs français font également face à la sécheresse, ce qui rend leur production plus coûteuse. Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce, soulève la question du prix acceptable pour le consommateur. Difficile donc de se passer de l’Espagne, même si la tendance à la baisse de la production espagnole inquiète.
Le Maroc, autre grand fournisseur de melons et de poireaux, doit également faire face au manque d’eau. Le pays est confronté à un déficit pluviométrique important, qui limite sa production. Plus on fait d’importations, plus on devient dépendant, regrette Frank Rosenthal.
En somme, le phénomène météorologique en Espagne risque de se traduire par des conséquences négatives pour la production de fruits et légumes, ainsi que pour les prix en France. Toutefois, la solution n’est pas simple et la France ne peut pas se passer de ses voisins espagnols et marocains. Il est donc nécessaire de trouver des solutions durables pour faire face aux changements climatiques.
