L’ITALIE TRANSFÈRE UN GROUPE DE MIGRANTS VERS L’ALBANIE
Le dernier transfert inédit de migrants effectué par l’Italie vers l’Albanie s’inscrit dans le cadre d’un accord signé fin 2023. Cet accord prévoit la création de deux centres en Albanie, où les migrants pourront soumettre une demande d’asile. Cette démarche controversée a débuté avec le patrouilleur de la marine italienne Libra transportant un premier groupe d’hommes originaires du Bangladesh et d’Egypte vers les centres gérés par l’Italie en Albanie. Ce partenariat entre les gouvernements italien et albanais, dirigé respectivement par Giorgia Meloni et Edi Rama, implique un coût annuel estimé à 160 millions d’euros pour l’Italie sur une période de cinq ans.
LE TRANSFERT ET LA PROCÉDURE
La procédure de transfert des migrants vers les centres en Albanie commence avec un premier contrôle effectué sur un navire militaire, avant que les migrants ne soient dirigés vers un centre d’identification au nord de l’Albanie, plus précisément au port de Shengjin. Une fois identifiés, les migrants sont transférés vers un second centre situé sur une ancienne base militaire à Gjader. Dans ce centre de rétention administrative, les migrants seront détenus dans des conditions surveillées, en attente du traitement de leur demande d’asile. Les locaux, mesurant 12 mètres carrés et entourés de hauts murs équipés de caméras de surveillance, sont sous la garde de la police italienne.
Les individus considérés comme vulnérables, tels que les mineurs, les femmes, ou les personnes victimes de traumatismes, ne sont pas soumis à cette procédure. La sécurité extérieure des centres est assurée par les forces de l’ordre albanaises, tandis que l’intérieur est placé sous la responsabilité des autorités italiennes. Cette initiative vise à contrôler l’arrivée de migrants adultes interceptés par les autorités maritimes italiennes dans les eaux internationales.
LES ENJEUX ET LES CONTROVERSES
Cette démarche soulève de vives controverses, notamment en raison des conditions dans lesquelles sont détenus les migrants dans les centres albanais. La durée de la rétention administrative et le traitement des demandes d’asile soulèvent des questions quant au respect des droits fondamentaux des personnes migrantes. De plus, le caractère exceptionnel de ce transfert vers un pays non membre de l’Union européenne suscite des interrogations quant à la conformité de cette démarche avec les accords internationaux en matière de migration.
Le nouveau dispositif en place témoigne des défis auxquels sont confrontés les pays européens en matière de gestion des flux migratoires. L’Italie, en transférant des migrants vers des centres en Albanie, explore de nouvelles voies pour répondre à la pression migratoire qui pèse sur ses côtes. Cette approche suscite le débat et soulève des préoccupations quant au respect des droits des personnes en situation de migration.
En résumé, le transfert de migrants vers l’Albanie par l’Italie marque une étape importante dans la gestion des flux migratoires en Europe. L’accord entre les deux pays soulève des questions essentielles sur les droits des personnes migrantes et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les gouvernements européens dans ce domaine.
Pour en savoir plus sur cette actualité, vous pouvez consulter les articles de France Info et La Repubblica.