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Pour prendre le bus de Montréal à Baie-Saint-Paul… il faut dormir à Québec

Pour prendre le bus de Montréal à Baie-Saint-Paul... il faut dormir à Québec



Saviez-vous que pour aller de Montréal à Baie-Saint-Paul en autobus, il faut absolument… passer la nuit à Québec? Ce genre d’exemple illustre bien à quel point notre réseau de transport en commun interurbain doit être mis à niveau si on veut que les gens l’utilisent. Notre journaliste a décidé de tester le trajet histoire de comprendre à quel point. 

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En planifiant mes vacances au début de l’été, j’avais cru faire une erreur en constatant qu’on ne pouvait pas aller en autobus à Baie-Saint-Paul à partir de Montréal en une seule journée. Pourtant, ce n’est pas un trajet inusité: on parle de la métropole et d’une ville à forte vocation touristique sur le bord du fleuve! En voiture, ça prend à peine quatre heures.  

Et pourtant, c’était bien le cas. Voici ce qui arrive si on veut faire ce trajet en bus.  

Étape 1 – L’achat des billets  

Le trajet comprend un transfert et il faut acheter des billets de deux compagnies différentes (Orléans Express et Intercar). Les transactions se font simplement, en ligne, et on reçoit les billets par courriel – reste juste à les imprimer ou à les présenter sur son téléphone au moment de l’embarquement. Quelques jours avant mon départ, il reste encore de la place dans les autobus que je convoite. Jusqu’à maintenant, tout va bien! 

Étape 2 – Bus de Montréal à Québec  

Le trajet Montréal-Québec se fait à bord d'un bus d'Orléans Express

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

Le trajet Montréal-Québec se fait à bord d’un bus d’Orléans Express

La première partie du périple se fait dans un autocar d’Orléans Express, qui part de la Gare d’autocars de Montréal (près de la station Berri-UQAM) et qui nous amène jusqu’à la Gare du palais, à deux pas du Vieux-Québec.  

J’ai choisi de prendre le départ de 16h, pour arriver à Québec à 19h15, assez tôt pour avoir le temps de souper là-bas. Mais si j’avais voulu minimiser encore davantage la durée totale de mon voyage, j’aurais pu partir plus tard, en prenant celui de 20h, et arriver à Québec en fin de soirée.  

Le trajet s’est bien passé – on est même arrivés un peu en avance. Le bus était presque plein, et je voyageais donc assise à côté d’un autre passager.  

Durée : 3h15
Coût : 67,50$

Étape 3 – Escale nocturne à Québec! 

L'hébergement le moins cher à Québec: un lit dans un dortoir d'auberge de jeunesse!

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

L’hébergement le moins cher à Québec: un lit dans un dortoir d’auberge de jeunesse!

C’est probablement la partie la plus absurde de mon voyage, mais je n’avais pas le choix. Le seul autobus qui part de Québec pour aller vers Baie-Saint-Paul est à 9h45 le matin, et aucun départ de Montréal en bus ne se fait assez tôt pour que j’arrive à temps pour le prendre.   

Heureusement, il y a beaucoup d’options d’hébergement près de la Gare du palais. Pour l’expérience, je voulais maintenir le coût du voyage le plus bas possible afin de faire une comparaison honnête. J’ai donc arrêté mon choix sur l’Auberge internationale de Québec, où j’ai pu avoir un lit dans un dortoir de 10 personnes pour 43,69$.  

L'auberge internationale de Québec

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

L’auberge internationale de Québec

La marche jusque-là s’est bien faite, ça m’a pris environ 15 minutes. Mais attention, ça monte!  

À l’accueil, le préposé m’a demandé pourquoi j’étais de passage à Québec, et il a semblé surpris quand je lui ai expliqué. À mon avis, ce n’est pas un motif de visite à l’auberge très fréquent. 

En allant souper, vers 20h, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en réalisant que si j’étais partie de Montréal en voiture, je viendrais tout juste d’arriver à Baie-Saint-Paul.  

Coût de l’hébergement : 43,69$

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Étape 4 – Bus de Québec à Baie-Saint-Paul  

Après avoir très bien dormi à l’auberge (personne ne ronflait dans le dortoir), je suis arrivée à la Gare du palais un peu avant le départ de 9h45. J’étais surprise de constater qu’on pouvait y manger un déjeuner chaud complet; surprenant, quand on sait à quel point l’offre alimentaire peut être pauvre dans les aires d’attentes des transports en commun. 

La Gare du Palais, à Québec

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

La Gare du Palais, à Québec

La deuxième partie du voyage était assurée par la compagnie Intercar. Notre autobus – aux couleurs de l’équipe de hockey les Remparts de Québec – est arrivé et nous a offert une belle surprise : toute une portion de bancs style «lazy-boy» à l’avant, et à l’arrière, tout un côté était occupé par des bancs en rangée simple plutôt que double. J’en ai pris un tout de suite!  

L'autobus d'Intercar avait des bancs en rangée simple!

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

L’autobus d’Intercar avait des bancs en rangée simple!

Le trajet était direct et vraiment agréable. On a roulé le long du fleuve, puis à travers les montagnes couvertes de conifères, emblématiques de la région de Charlevoix. Assise seule sur mon banc bien décollé de la fenêtre, je crois que je n’ai jamais été aussi confortable pour travailler dans un autobus!  

Je me suis fait la réflexion que ce degré de confort et d’efficacité aiderait probablement à convertir au transport en commun plusieurs personnes qui prennent l’automobile…  

Durée : 1h15
Coût : 29,79$

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Étape 5 – Arrêt à Baie-Saint-Paul  

Je ne suis restée à Baie-Saint-Paul que quelques heures, puisque le tourisme n’était pas l’objectif de ce reportage.  

Baie-Saint-Paul

Photo Camille Dauphinais-Pelletier

Avant de prendre le bus de retour, j’ai eu le temps d’aller dîner à la Microbrasserie Charlevoix. J’ai demandé au serveur si lui ou les gens de son entourage prenaient parfois le bus pour aller dans d’autres villes, et sans grande surprise, il m’a répondu que non.  

Ce n’est pourtant pas parce que tout le monde tient mordicus à l’auto solo: le nombre de gens sur le groupe Facebook Covoiturage Charlevoix a explosé dans les 6 derniers mois – à cause de la hausse du coût de l’essence, semble-t-il –, et les demandes de lifts pour Montréal, Québec ou La Malbaie y pleuvent chaque jour.  

Pourquoi ne pas prendre le bus? «Le covoiturage est moins cher et en plus, tu peux plus contrôler le moment du départ», me répond-il simplement. 

On peut donc penser qu’un système plus fréquent et à moindre coût pourrait être populaire.  

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Étape 6 – Le retour  

Le trajet du retour s’est fait très simplement, puisque dans ce cas-ci, les horaires des deux compagnies d’autocars sont bien accordés.  

Je suis montée dans le bus d’Intercar à 17h25, et j’ai dû patienter une cinquantaine de minutes à Québec avant le départ d’Orléans Express vers Montréal, ce qui me semblait assez raisonnable. Seule déception : plus aucun restaurant ni dépanneur n’était ouvert à la Gare du palais même si on était en plein à l’heure du souper. Ç’aurait été apprécié, si je me fie au fait que les autres passagers et moi avons tous erré autour de la gare pour trouver une épicerie ou une pizzeria pour un ravitaillement rapide!  

Nous sommes arrivés à Montréal à 22h45, sans avoir dû perdre une nuit en chemin.  

Durée : 5h20 (incluant l’escale)
Coût : 97,27$

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La comparaison 

Vient maintenant le moment de la comparaison automobile / autobus.  

Durée du trajet : 4h (autant pour l’aller que le retour)

Prix aller-retour : 107,10$ d’essence*

*Calculé selon une consommation moyenne de 9L/100 km, à une essence à 1,70$ le litre, soit le prix moyen à Montréal le jour de notre expérience.

 

Durée du trajet : 11h (aller) et 5h20 (retour)

Prix aller-retour : 238,25$ (incluant l’hébergement) 

*

Pour la durée, on s’attend toujours à ce que l’automobile soit plus rapide que le bus, c’est normal. Mais si on regarde l’aller avec un temps de déplacement minimal de 11h (incluant un coucher) pour le bus par rapport à environ 4h pour la voiture, aucune comparaison ne tient.  

Le retour, avec 5h20, était très raisonnable. Peut-être suffirait-il que les compagnies s’entendent mieux sur leurs horaires pour attirer davantage de gens dans les autocars! 

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Pour le prix, on pourrait s’attendre à ce que l’autobus soit moins cher. Eh non.  

L’autobus et l’hébergement nous ont coûté 238,25$, beaucoup plus que les 107,10$ d’essence pour la voiture. Même en comptant l’usure du véhicule, on est loin du compte.  

Fait à ne pas négliger: dès qu’on ajoute une 2e personne dans le voiture, on coupe en deux ce prix, alors que dans le scénario de l’autobus, on le double.   

Bref, à moins de faire une expérience comme la mienne ou d’être bien déterminé, pratiquement personne ne fera Montréal-Baie-Saint-Paul en autobus. C’est dommage!  

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