La récente accalmie d’événements de violence armée aura été de courte durée dans la métropole : trois événements en trois heures ont fait deux morts et deux blessés graves dans la nuit de mercredi à jeudi dans le sud-ouest de Montréal.
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Les policiers ont d’abord été appelés vers 23 h mercredi à l’angle de l’avenue Ash et de la rue Dick-Irvin, dans le quartier Pointe-Saint-Charles, où deux hommes de 18 et 20 ans venaient d’être atteints par des projectiles d’arme à feu.
Les deux victimes ont été transportées dans un état critique, mais leur état de santé se serait stabilisé en cours de journée.
Quant aux suspects, ils ont pris la fuite et n’avaient toujours pas été retrouvés jeudi.
Double meurtre
Trois heures plus tard, trois jeunes hommes qui se trouvaient à bord d’une voiture sur la promenade Ronald ont été pris pour cible par des suspects armés, à Montréal-Ouest.
Le conducteur de 18 ans a été tué, tandis que son passager de 17 ans a été très gravement blessé.
Ce dernier a succombé à ses blessures en fin d’après-midi.
Un troisième individu se trouvait à bord de la voiture criblée de balles. Il aurait réussi à se sauver sans être blessé.
Ces deux meurtres sont les 14e et 15e à être commis dans la métropole depuis le début de l’année. On ignore pourquoi ces jeunes hommes ont été ciblés par les tireurs.
D’ailleurs, deux suspects ont été épinglés quelques minutes plus tard, à proximité du lieu de la fusillade. Un troisième individu serait parvenu à prendre la fuite sans être appréhendé.
Une heure avant cette fusillade, des coups de feu ont été tirés contre la devanture du bar Chez Normand, situé sur l’avenue Dollard, dans l’arrondissement LaSalle.
Personne n’a été blessé et aucun suspect n’a été arrêté.
Il s’agissait du deuxième établissement licencié à être ciblé par des projectiles d’arme à feu en moins d’une semaine dans ce secteur de la ville.
Selon nos informations, tout porte à croire que les trois épisodes de coups de feu ne seraient pas reliés.
Accalmie dans les derniers mois
Pour la criminologue et chroniqueuse au Journal Maria Mourani, il n’y a aucun doute que ces événements portent la signature de gangs de rue.
Cette série d’événements survenus dans des quartiers différents démontre cependant que « les chicanes n’ont pas de frontières ».
« Les gars de gang ne font jamais très attention aux gens autour d’eux. Ils attaquent là où est la cible », souligne la présidente de Mourani-Criminologie.
« Mais pour l’instant, on peut dire que c’est assez contrôlé », ajoute-t-elle, qualifiant les attaques de « plutôt épisodiques ».
Depuis avril, elle note une certaine accalmie, tandis qu’une quinzaine d’événements impliquant une arme à feu ont été répertoriés selon les données préliminaires du SPVM.
« Les techniques de prévention du SPVM doivent fonctionner. Ils font beaucoup de porte-à-porte et il y a beaucoup de présence policière dans les quartiers », souligne-t-elle.