Le service de train Ouigo, lancé en avril 2013 par la SNCF, offre une expérience différente de celle d’un TGV classique. En effet, la voiture-bar est absente, ce qui signifie que les voyageurs doivent apporter leurs propres collations et boissons. De plus, il n’y a pas de poubelles individuelles dans les voitures, mais plutôt une grande poubelle par salle, qui ressemble à un monstre. Seul un bagage cabine est autorisé, et les prises de courant sont en supplément. Malgré ces conditions plutôt spartiates, Ouigo a été un succès retentissant. En effet, depuis son lancement, pas moins de 110 millions de voyages ont été effectués sur cette ligne, dont 60 millions depuis 2020. Le nombre de destinations desservies ne cesse d’augmenter, avec une cinquantaine de villes desservies à ce jour.
La rame Ouigo, qui se distingue par son design rose bonbon et bleu pastel, attire les voyageurs amateurs de bas prix. En effet, selon Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités à la SNCF, un voyageur sur deux paie moins de 25 euros et seuls 15 % paient plus de 50 euros. De plus, la ligne Ouigo affiche un taux de remplissage élevé, de 80 % en semaine et de 90 % le week-end, avec même un taux de 95 % pour le Paris-Perpignan en service depuis le 25 mars.
La SNCF maintient ses prix avantageux grâce à des méthodes telles que la maintenance nocturne, une rotation plus fréquente des rames – qui effectuent 700 000 kilomètres par an, soit le double des TGV classiques – et l’optimisation de l’espace dans les voitures. Selon Jérôme Laffon, directeur de Ouigo, les nombreuses options proposées, telles que les bagages supplémentaires, le choix du siège ou l’échange de billets, ne représentent que 6 % des recettes, contre 30 % pour les compagnies aériennes à bas prix.
Le succès de Ouigo s’explique également par le contexte actuel, où les consommateurs cherchent des produits peu coûteux. Contrairement à d’autres industries, le train low-cost ne crée pas chez les consommateurs de dilemme culpabilisant entre le prix bas et le coût environnemental élevé, car le train est considéré comme étant naturellement écoresponsable.
La SNCF a de grands projets pour Ouigo. Elle vise à augmenter le nombre de voyages de 24 millions en 2022 à 50 millions en 2025 en élargissant son offre. Le service sera également équipé de nouvelles rames, pour un total de 50 à partir de 2025. Ces rames seront entièrement réorganisées et réaménagées pour accueillir jusqu’à 653 passagers, soit 19 de plus que les rames actuelles. Des crochets pour les vélos y seront également installés, répondant ainsi à la demande des amateurs de cyclotourisme. Un espace de convivialité sera également ménagé dans la voiture du milieu de rame, mais toujours sans restauration, les passagers devront apporter leurs propres pique-niques et boissons.
En somme, Ouigo a su s’imposer comme une alternative populaire et abordable au TGV classique. Le service a séduit les voyageurs malgré des conditions spartiates et offre une alternative pratique et peu coûteuse pour les longs trajets en train.
