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A la Banque mondiale, Ajay Banga, un manageur aguerri pour réformer l’institution

A la Banque mondiale, Ajay Banga, un manageur aguerri pour réformer l’institution



Le 3 mai dernier, les membres du conseil d’administration de la Banque mondiale ont nommé Ajay Banga, un Américain d’origine indienne, à sa tête. Cette nomination vise à augmenter les capacités de financement de la plus grande banque multilatérale de développement du monde, tout en renforçant son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Cette nouvelle orientation a cependant suscité des inquiétudes chez plusieurs pays à bas revenus qui craignent que ce choix ne se fasse au détriment de la lutte contre la pauvreté, alors que leurs économies sont étouffées par le fardeau de la dette.

A l’âge de 63 ans, Ajay Banga n’est ni un économiste ni un haut fonctionnaire issu de l’administration américaine, comme l’ont été plusieurs de ses prédécesseurs, mais un manager rompu à l’art de la transformation des entreprises. Diplômé de l’Institut indien de gestion d’Ahmedabad, il a commencé sa carrière chez Nestlé, avant de rejoindre PepsiCo. Plus tard, il a été nommé à la tête de Mastercard, une entreprise de cartes de paiement qu’il a transformée en fournisseur de solutions axées sur la fourniture de connectivité. Entre 2013 et 2021, il a également été membre du conseil d’administration de Dow Chemical, un géant américain dont l’usine de pesticides Union Carbide, à Bhopal, en Inde, est toujours accusée de fuir ses responsabilités suite à la fuite de gaz qui avait entraîné des milliers de morts en décembre 1984.

Ajay Banga est de nationalité américaine, comme chaque président de la Banque mondiale, mais avec Jim Yong Kim (2012-2019), il est le seul à être d’origine étrangère. Selon Clémence Landers, chercheuse au Center for Global Development de Washington, son profil lui permettra probablement de rapprocher les pays actionnaires et clients de la Banque mondiale, ce qui est crucial pour l’institution. De plus, Caroline Freund, doyenne de la School of Global Policy and Strategy à l’université de Californie à San Diego, et ancienne responsable de la Banque mondiale, estime que cette nomination permet également aux États-Unis, premier actionnaire de la Banque mondiale, de se rapprocher de l’Inde.

En somme, Ajay Banga a la mission délicate de renforcer l’une des banques multilatérales de développement les plus importantes du monde, tout en assurant la lutte contre le changement climatique. Les attentes et la pression exercées sur lui sont considérables, car la Banque mondiale doit faire face à de nombreuses contraintes pour prouver sa capacité à évoluer et se transformer. À cet égard, les premières mesures adoptées par Ajay Banga seront analysées de près par les états membres.

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