Raté. Sur le papier, le « séminaire » avait pour but de ressouder les troupes autour du « patron ». Organisée mercredi après-midi, la réunion informelle du comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) a pourtant très vite pris la forme de grande explication à huis clos, voire d’une séance de thérapie collective.
A la veille du lancement de l’audit réalisé à la « 3F » par les trois inspecteurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur décision de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, de nouveaux témoignages recueillis par Radio France mettent en cause le président de la FFF, Noël Le Graët, déjà accusé en septembre par le magazine So Foot d’avoir envoyé des SMS salaces à des collaboratrices. La directrice générale de la fédération, Florence Hardouin, se voit reprocher de n’avoir rien fait des témoignages de salariées qu’elle a elle-même recueillis.
Invitations répétées « pour venir dîner avec lui », drague « lourdingue », main posée « sur la cuisse », propos tendancieux… Plusieurs anciennes salariées ont décrit par le menu à Radio France les comportements déplacés à leur égard de M. Le Graët, perçu par une ancienne employée comme « un vieux monsieur qui n’a pas vu que le monde avait changé ».
« Je conteste fermement les prétendus comportements “déplacés” à l’égard de salariées au sein de la FFF, a répondu le patron du football français, encore soutenu par son comité exécutif, mercredi. J’ai toujours entretenu des relations respectueuses avec mes collaboratrices et mes collaborateurs dans un climat de confiance mutuelle. Ces allégations anonymes à la fois mensongères et malveillantes visent manifestement à me nuire professionnellement et personnellement. »
Même au cœur de la tempête, le Breton ne dévie pas de sa ligne et feint l’indifférence face à ces nouvelles accusations. « Il n’y en a pas des SMS, affirmait déjà au Monde, à la mi-septembre, le dirigeant de 80 ans, élu jusqu’à la fin de 2024. C’est bizarre d’ailleurs que personne n’ait déposé de plainte. On va arrêter d’en parler, je m’en fous. »
Une douzaine de signalements
Mais ces témoignages anonymes recueillis par Radio France visent également le management de la « DG », Florence Hardouin, en poste depuis 2013 et désormais en conflit larvé avec M. Le Graët. « Florence Hardouin était au courant du comportement du président. Elle m’a demandé de lui raconter. Je pensais qu’elle allait me protéger. En fait non, elle a tout enterré », a confié une ex-salariée.
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