Dans les montagnes, jusqu’en ville et dans les médias, les échos de désaccords, de résistances et de conflits résonnent : les uns veulent construire, les autres veulent protéger. L’avenir de la montagne est en train de se jouer. Nous sommes des montagnards d’origine ou d’adoption, actrices et acteurs du tissu économique, pratiquants attachés à ces grands espaces sauvages ; nous sommes les habitants de cet écosystème sauvage à l’équilibre précaire mis en danger par les activités humaines.
Cette tribune est écrite depuis Annecy (Haute-Savoie) et se répand partout où résonnent en ce moment les noms de Beauregard, de Cenise, du Danay ou du Semnoz. Notre propos s’adresse à toutes les montagnes, et surtout à celles et ceux qui les façonnent, par leurs actions de tous les jours et leurs décisions engageant l’avenir. En cherchant à réfléchir ensemble et avec bon sens, voici les réflexions que nous souhaitons partager et les questions que nous souhaitons poser.
Nous avons bien profité de tout ce que la montagne nous a donné depuis une soixantaine d’années ! Nous avons tous des souvenirs inoubliables sur un télésiège, une piste bien damée ou une terrasse d’altitude, et nous sommes nombreux à avoir bénéficié de l’essor économique phénoménal lié à l’or blanc.
Ecrire un nouveau chapitre sur les stations et le sport d’hiver
Nous sommes conscients que cette activité économique remarquable est toujours un moteur pour les départements de montagne, un employeur direct et indirect majeur et une force structurante essentielle pour nos territoires. Il est tout à fait logique que l’aménagement de la montagne soit au cœur de nos réflexions.
Nous sommes cependant convaincus que le modèle d’aménagement d’hier ne peut plus être la réponse aux questions d’aujourd’hui et aux enjeux de demain. Toujours plus de parkings, toujours plus de remontées mécaniques, toujours plus d’infrastructures, toujours plus de retenues collinaires pour toujours plus de neige artificielle… nous pensons que ce modèle est désormais obsolète.
Ce mode de fonctionnement, aussi efficace fût-il ces dernières décennies, ne peut plus apporter les mêmes résultats. Nous sommes reconnaissants aux femmes et aux hommes qui se mobilisent et nous mobilisent pour défendre ce qui peut encore être sauvé. Et nous saluons les communes et collectivités pionnières qui innovent et nous guident vers un tourisme durable et résilient, porteur d’autres espoirs et conquêtes.
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