LANDOVER, Maryland | Le pointage final de 20 à 17 indique une défaite pour les Commanders aux mains des Vikings, mais Benjamin St-Juste a tenu tête à l’un des receveurs les plus dangereux de la NFL. Pour le demi de coin québécois, c’est mission accomplie.
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Depuis son entrée dans la NFL l’an dernier, St-Juste progresse à un rythme impressionnant. Il a d’abord su faire sa place à Washington, puis il s’est établi comme un partant de qualité cette saison.
Aujourd’hui, il a franchi une nouvelle étape en étant aligné pendant la majorité du match face au receveur Justin Jefferson. Le prodige des Vikings était troisième dans la ligue avant la rencontre, avec 752 verges de gain, et cinquième pour les réceptions avec 52. Jouer contre un tel spécimen, c’est loin d’être de la petite bière !
Face aux Commanders, Jefferson a été ciblé 13 fois et a capté sept passes pour 115 verges et un touché, mais il est important de spécifier que St-Juste n’était pas son couvreur principal sur tous ces jeux.
Départ difficile
Si la journée a débuté de façon ardue pour le Montréalais, quand Jefferson a fait fi de son excellente couverture dans la zone des buts pour inscrire le premier touché du match, il ne s’est pas laissé abattre et a par la suite réussi plusieurs gros jeux.
« C’était le plan de le suivre tout le match. L’équipe croit en mon talent et j’y crois aussi. Je joue avec beaucoup de confiance. J’ai vraiment aimé cette opportunité d’aller contre un receveur top 5 dans la NFL pour mesurer ce que je vaux. Ça a commencé difficilement, mais je me suis bien repris », a-t-il commenté au Journal, ruisselant de sueur à son casier après une défaite crève-cœur.
« C’est l’une des choses les plus difficiles à ma position quand tu te fais battre. Il faut garder la confiance et rester la tête haute. C’est un cycle et tout redevient positif quand tu es fort mentalement », a-t-il enchaîné.
Interception annulée
St-Juste s’est en effet ressaisi de brillante façon. Il a terminé la rencontre avec deux passes rabattues, chaque fois dans une situation critique, dans la zone des buts. Il a de surcroît enregistré un premier sac du quart sur un blitz.
En toute fin de première demie, il a rabattu une longue passe de Kirk Cousins vers Jefferson, après quoi le ballon a atterri tel un cadeau dans les mains de Danny Johnson, qui a obtenu le crédit avec une interception.
St-Juste croyait même vivre son moment de gloire au quatrième quart, quand, sur une bataille âprement disputée avec Jefferson, il est ressorti avec une interception qu’il a même rapportée dans la zone des buts.
Il n’a pas eu le temps d’être euphorique parce que les officiels l’ont pénalisé pour contact illégal sur le jeu. Le Québécois a vite retrouvé un vocabulaire bien de chez nous pour décrire ce moment frustrant.
« C’est la deuxième fois qu’on m’enlève une interception cette saison. Il faut garder la tête haute, ça va arriver un jour. J’étais prêt à célébrer. Quand j’ai vu les mouchoirs, je me suis dit : “Sacrament, pas encore !” » a-t-il dit en remuant la tête, toujours incrédule.
« Il faut peut-être que j’utilise moins mes mains au point d’attaque. Il va falloir que je revoie le jeu. Tout ce que je sais, c’est que j’ai les doigts tellement bloqués et enflés que je n’avais pas vraiment le moyen d’attraper un chandail. »
Le respect de Jefferson
Au bout du compte, les Commanders s’en voudront d’avoir laissé filer une avance de 17 à 7 au quatrième quart, devant 58 651 spectateurs au FedEx Field. Cette défaite met fin à une séquence de trois victoires, tandis que les Vikings, avec une fiche de 7-1, ont remporté un sixième match de suite par une seule possession.
En valeureux guerriers, St-Juste et Jefferson se sont retrouvés au milieu du terrain, après coup, pour discuter de leur bataille.
« Je suis allé le voir et je lui ai dit : “Good job ! Tu es l’un des meilleurs”. Il m’a répondu : “J’aime vraiment la façon dont tu travailles, continue de bien jouer comme ça”. »
« Dans la NFL, le respect attire le respect », a conclu St-Juste au terme de la plus grosse commande qu’il ait eue à ce jour, mais certainement pas sa dernière.
GAGNANTS
Joe Mixon
Coincé au neutre depuis le début de la saison, le porteur des Bengals Joe Mixon a explosé avec cinq touchés, un record de franchise. Il a été instrumental dans la victoire sans équivoque des siens avec 154 verges au sol et 58 par les airs. Les poolers le saluent !
Matthew Judon
Le secondeur extérieur des Patriots a été monstrueux avec six plaqués, dont trois sacs du quart. Il a frappé à quatre reprises le quart-arrière Sam Ehlinger. Josh Uche a aussi ajouté trois sacs sur les neuf des Patriots.
Kerby Joseph
Quel match mémorable pour le maraudeur recrue des Lions ! Joseph, un choix de troisième ronde, a tourmenté les Packers avec deux interceptions et trois passes rabattues, dont une qui a sauvé un touché sur une bombe. Il a ajouté 10 plaqués.
Les Jets
Une énorme victoire face aux Bills et les Jets continuent de démontrer tout leur sérieux avec une fiche de 6-3, un rendement identique aux Dolphins dans la corsée division Est. Il n’est plus permis de les regarder de haut.
Les Seahawks
C’est une quatrième victoire de suite pour les Seahawks, derrière une autre solide prestation de Geno Smith (275 verges, deux passes de touché) et du porteur recrue Kenneth Walker III (109 verges, deux touchés).
PERDANTS
Josh Allen
Le quart des Bills ne mérite pas souvent de se retrouver dans la rubrique des perdants, mais il a été le premier après le match à affirmer qu’il avait joué « comme de la merde ». Il a lancé deux interceptions et s’est blessé au coude droit sur un sac du quart.
Aaron Rodgers
Le quart-arrière des Packers a vu sa saison difficile se poursuivre avec trois interceptions, dont deux dans la zone payante. Il a déjà sept interceptions à sa fiche cet automne, un total qu’il n’avait pas atteint depuis 2016.
Les Raiders
Quel effondrement monumental face aux Jaguars ! Il faut dire que c’est devenu un thème récurrent pour les Raiders cette saison. Ils ont échappé pour la troisième fois une avance de 17 points ou plus. Tout simplement désolant !
Les Colts
Les Colts ne sont carrément pas regardables. Avec 43 verges nettes par la passe et seulement 121 verges d’attaque au total, ils font reculer le football offensif d’un millénaire ou deux. Ne montrez pas cela à vos enfants, c’est d’une violence sanguinolente pour les yeux.
Les Rams
La défaite face aux Buccaneers a porté le dossier des Rams à 3-5. Leurs chances de rattraper les Seahawks (6-3) au sommet dans l’Ouest deviennent minimes. L’attaque est toujours aussi méconnaissable.
5 jeux de la semaine
1. SACRÉS CHARGERS !
Il se passe toujours quelque chose de surnaturel dans une fin de match impliquant les Chargers. Ce fut encore le cas face aux Falcons. Avec une égalité de 17 à 17 en fin de rencontre, le porteur Austin Ekeler a commis un échappé que le plaqueur Ta’Quon Graham a récupéré avant d’échapper le ballon à son tour, de nulle part, sans même avoir été touché. Matt Feiler a repris le ballon pour les Chargers en zone des Falcons et trois jeux plus tard, Cameron Dicker y allait du placement victorieux.
2. COURS JUSTIN, COURS !
Les Bears ont peut-être perdu leur duel offensif face aux Dolphins par 35 à 32, mais leur jeune quart-arrière Justin Fields a montré qu’il continue de grandir devant nos yeux. L’athlétique pivot a démontré son extraordinaire vitesse en s’évadant sur une longue course de 61 verges pour un touché. Il a terminé le match avec 178 verges par la course, un sommet pour un quart-arrière en saison régulière dans l’ère du Super Bowl. Il a aussi ajouté trois passes de touché. Des signes bien encourageants pour les Bears !
3. INTERCEPTION POUR HUTCHINSON
Le deuxième choix du dernier repêchage par les Lions, l’ailier défensif Aidan Hutchinson, a montré qu’il était plus qu’un chasseur de quarts-arrières. Dans l’étonnante victoire de 15 à 9 face aux Packers, Hutchinson a réussi sa première interception en carrière aux dépens d’Aaron Rodgers, lorsque les Packers cognaient à la porte des buts. Il est ainsi devenu le deuxième joueur recrue dans l’histoire des Lions à enregistrer au moins 4,5 sacs et une interception à sa première année. L’autre était le plaqueur Ndamukong Suh, en 2010.
4. BOTTÉ BLOQUÉ
Les Patriots ont malmené les Colts 26 à 3, mais le début de rencontre n’annonçait pas une telle domination. L’attaque peinait à sortir de sa coquille lors des deux premiers quarts. Dans une telle impasse, un gros jeu des unités spéciales est venu réveiller les troupes. Jonathan Jones a bloqué un botté de dégagement des Colts et quelques instants plus tard, les Patriots inscrivaient un touché leur donnant les devants 13 à 0, lorsqu’ils n’ont eu que deux verges à franchir. Jones en a rajouté au quatrième quart avec un touché sur une interception.
5. LA MAGIE DE BRADY
Tom Brady ne connaît pas une saison facile à 45 ans, mais en fin de rencontre face aux Rams, il a retrouvé sa magie des beaux jours. Tirant de l’arrière par 13 à 9 avec moins d’une minute à jouer, le quart-arrière des Buccaneers a réussi ses cinq passes sur la séquence offensive ultime des siens. Il a finalement rejoint l’ailier rapproché recrue Cade Otton dans la zone des buts pour le touché victorieux. Otton, un choix de quatrième ronde, pourrait devenir une arme intéressante pour Brady, lui qui a capté cinq passes pour 68 verges.