Le risque est réel de voir un jour une partie de la Suisse plongée dans le noir. Non pas en raison d’une pénurie de courant, mais à cause d’une cyberattaque contre nos infrastructures électriques. Depuis le début de la guerre en Ukraine, cette menace a fortement augmenté dans toute l’Union européenne, tout comme en Suisse.
Le dispositif européen contre les cyberattaques prévoit des standards de sécurité, des exercices et l’échange d’informations entre les autorités nationales.
Ces efforts s’accompagnent d’un message à l’intention des entreprises électriques: « Ne vous reposez pas trop sur les autorités de surveillance ».
Car la situation risque d’empirer, comme le souligne, lundi dans la Matinale, Stefano Bracco, de l’Agence européenne de coopération des régulateurs de l’énergie: « Même s’il n’y a pas encore de règles fortes, ne vous sentez pas trop en sécurité. Poursuivez votre travail d’anticipation, parce que la situation ne va pas s’améliorer ».
Les entreprises helvétiques sont aussi concernées
Le gendarme suisse du marché de l’électricité, l’ElCom, n’a pas encore présenté son concept de surveillance dans la cybersécurité, mais il devrait monter en puissance.
« On est trop faibles dans le secteur énergétique, comparé à ce qui existe sur le marché financier. Depuis très longtemps, le marché financier est bien observé par les autorités. (…) L’ElCom devrait donc aussi améliorer la situation dans sa branche, » explique Gerhard Andrey, conseiller national vert fribourgeois.
La Berne fédérale semble avoir pris la mesure du risque de cyberattaques contre les infrastructures critiques. Avant même la guerre en Ukraine, le Conseil fédéral avait déjà présenté un projet de loi, obligeant les infrastructures victimes de telles attaques à s’annoncer aux autorités.
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Sujet radio: Guillaume Meyer
Adapatation web: Miroslav Mares