Mikhaïl Fridman, un oligarque russe, a vu sa vie fastueuse se terminer lorsque l’armée russe a envahi l’Ukraine à la fin de l’hiver 2022. Ses avoirs ont été gelés en raison des sanctions occidentales, et il ne peut extraire qu’environ 2 000 livres par mois de sa fortune évaluée à plus de 9 milliards d’euros. Le cofondateur d’Alfa Bank, le premier établissement bancaire privé russe, a été contraint de se rendre devant les tribunaux pour obtenir le droit de payer son jardinier, ses cuisiniers et son personnel de ménage de sa demeure londonienne Athlone House. Selon le Sunday Times, sa vie se résume maintenant à son manoir et à quelques rues environnantes. Selon ses proches, il est devenu presque un ermite, passant le plus clair de son temps à regarder des films ou à donner des coups de fil.
Fridman serait le dernier oligarque russe de Londres, longtemps considérée comme accueillante pour les milliardaires russes, après que Roman Abramovitch et Alicher Ousmanov aient quitté la ville. Il est proche de Poutine, selon les autorités européennes et britanniques. Les sanctions ont entraîné une pression croissante pour que les riches russes se retirent de la City de Londres. Les relations entre Moscou et Londres ont été tendues ces dernières années en raison de l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergei Skripal et de la répression des manifestations anti-Poutine.
Fridman est né à Lviv, en Ukraine, en 1964, et a déménagé à Moscou dans les années 90 pour lancer Alfa Bank. Il a également créé Alpha Group, qui possède des intérêts dans les secteurs de l’énergie, de la grande distribution, de l’immobilier et des assurances. Fridman a été inscrit sur une liste noire de personnes sanctionnées par les États-Unis et l’Union européenne en 2018, en raison de la « malveillance continue de la Russie dans le monde entier ». Il a depuis cherché à redorer son image en faisant des dons de millions de dollars à des institutions caritatives et aux établissements de santé russes.
Selon la BBC, la résidence londonienne d’Abramovitch, un ancien oligarque russe et propriétaire de Chelsea, a récemment été mise en vente pour plus de 200 millions de livres, alors que les riches russes cherchent à se débarrasser de leurs propriétés à Londres pour échapper aux pressions accablantes de sanctions et au ressentiment public. Les autorités britanniques ont également annoncé leur intention de resserrer les règles relatives aux investissements de fortune étrangères dans les propriétés de luxe.
Fridman a été critiqué pour avoir tenté de gagner un procès devant le tribunal d’arbitrage de La Haye pour obtenir des centaines de millions de dollars de compensation en raison de la suppression de l’acquisition d’Ardagh, une entreprise de fabrication de canettes, par la commission européenne en 2019. Cependant, la commission européenne a maintenu que la décision était valide, car l’acquisition était susceptible de contribuer à la création d’une entreprise dominante, qui aurait affecté la concurrence dans l’industrie des emballages en Europe. Fridman a été considéré comme l’un des plus importants moguls du marché russe, mais sa chute rapide a été considérée comme un signe de la fin de l’âge d’or des oligarques russes à Londres.
