La fratrie Pogba est en passe de monopoliser l’actualité judiciaire. Comme le confirme au Monde une source judiciaire, Mathias Pogba, frère aîné de Paul, doit comparaître, samedi 17 septembre, à 10 heures, devant un juge d’instruction, à l’instar de quatre autres suspects, « en vue de leur mise en examen », dans le cadre de l’enquête menée sur la tentative d’extorsion dont le footballeur Paul Pogba aurait été victime.
L’interrogatoire des cinq hommes, âgés de 27 à 36 ans, intervient au terme de leur garde à vue, qui s’est étalée sur plusieurs jours. Mathias Pogba, 32 ans, s’est présenté de lui-même, mercredi 14 septembre, au service d’enquête. Son avocat, Yassine Bouzrou, assure que son client « conteste être partie prenante de la tentative d’extorsion présumée de fonds ».
En revanche, Mathias Pogba a reconnu, lors de sa garde à vue, être à l’initiative d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, à la fin d’août, dans laquelle il menaçait de divulguer des informations sensibles sur le joueur des Bleus ainsi que sur son avocate et agente, Rafaela Pimenta.
Selon Le Parisien, Mme Pimenta aurait accusé, lors de son audition en août par les enquêteurs, Mathias Pogba d’avoir exercé une pression sur elle afin qu’elle convainque Paul Pogba de payer une somme d’argent aux maîtres chanteurs présumés. L’avocate a déposé une plainte en France pour « extorsion en bande organisée ». Contactée par Le Monde, Mme Pimenta n’a pas donné suite pour l’instant. Quant à Mathias Pogba, il conteste les accusations de l’avocate.
Rencontre dans un appartement
Le profil des autres suspects – des amis d’enfance de Paul Pogba, originaires de Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne) – reste, à ce stade, encore flou. Tous nient être des maîtres chanteurs dans cette affaire.
L’un d’eux est très proche de Paul Pogba et de sa famille. Il se trouvait, le 19 mars, en compagnie d’autres suspects et du joueur à une rencontre organisée dans un appartement de la région parisienne et localisé par les enquêteurs. Lors de son audition, en août, la star de la Juventus Turin a accusé les suspects d’avoir, ce jour-là, en marge d’un rassemblement des Bleus, commencé à faire pression sur lui, dans cet appartement.
C’est là que les suspects lui auraient reproché de ne pas les avoir soutenus financièrement. Ils lui auraient alors rappelé qu’ils avaient assuré discrètement sa sécurité durant ses treize années de carrière professionnelle. Deux hommes « armés de fusils d’assaut » et « cagoulés » auraient alors fait leur apparition et lui auraient intimé de régler la somme de 13 millions d’euros, dont 3 millions à payer immédiatement. Ils auraient menacé le joueur de révéler le contenu sensible d’une clé USB.
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