Le divorce est désormais consommé entre la junte au pouvoir et les partis politiques, emmenés par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Dix mois après son arrivée à la tête de l’État, le colonel Mamadi Doumbouya, qui tenait à rompre avec le passé, hérite des manifestations de rue qui avaient hanté son prédécesseur, Alpha Condé. Jusque-là, le président de la transition n’avait été confronté qu’aux protestations opportunistes, début juin, contre les répercussions guinéennes de la hausse mondiale du prix du carburant.
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Mais comme le dit le proverbe, « chassez le naturel il revient au galop ». Ce jeudi 28 juillet, Conakry a affiché un visage familier des dix dernières années : jets de pierres de jeunes manifestants contre gaz lacrymogènes des services de sécurité, tirs de sommation, blessés et arrestations… Faute d’autorisation des autorités, les organisateurs avaient opté pour des manifestations « éclatées », difficiles à gérer par les forces de l’ordre.
Violences en série
Si des pneus ont été brûlés, des poubelles déversées sur la chaussée et la circulation momentanément interrompue par endroits sur l’autoroute Fidel Castro, fief de l’ancien parti au pouvoir, c’est dans les quartiers de la commune de Ratoma, acquis à l’ancienne opposition, que les accrochages ont été houleux.