Le groupe écologiste au Sénat étrille la politique écologique du gouvernement : « On n’a pas de cap »
Le groupe écologiste du Sénat a présenté lors d’une conférence de presse, jeudi, dix mesures pour « inscrire la sobriété énergétique dans notre quotidien », étrillant le texte en faveur du pouvoir d’achat et les « mesurettes » du gouvernement. En « ce jour du dépassement », date où l’humanité aura consommé l’ensemble de ce que la planète peut produire en un an sans s’épuiser, les sénateurs ont présenté des mesures pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments, réduire la vitesse sur les routes, interdire les jets privés sous conditions ou les panneaux publicitaires.
Le paquet en faveur du pouvoir d’achat, qui contient également un volet énergie, arrive au Sénat jeudi, après avoir été adopté par l’Assemblée nationale. Des « balbutiements » et un débat « pas à la hauteur », pour les écologistes. Le porte-parole du gouvernement, « Olivier Véran, nous dit qu’il va falloir limiter ou éteindre le Wi-Fi, alors que l’année dernière un plan sur la 5G a été lancé sans moratoire. On n’a pas de cap », a critiqué Guillaume Gontard, président du groupe. Pour y remédier, les écologistes comptent décliner leurs dix mesures « rapides » et « concrètes » en amendements.
Sur la rénovation énergétique des logements, la France est « très en retard », alors que « c’est le cœur du sujet de l’autonomie énergétique », estime Ronan Dantec. Les écologistes proposent donc une « obligation de rénovation » lors des changements de bail, de la vente ou des travaux, l’extension des aides dans ce domaine à « tous les ménages » ainsi qu’une enveloppe de 10 milliards d’euros pour la rénovation des logements sociaux.
Sur les transports, le groupe met en avant deux jours de télétravail obligatoire par semaine, la réduction de la vitesse sur les routes, mais aussi l’interdiction des jets privés en cas de seuil de pollution dépassé. « L’acceptation sociale de ce type de mesure est parfois compliquée, c’est pour cela qu’il faut aussi que les plus riches d’entre nous donnent l’exemple », a plaidé Thomas Dossus.
Le groupe veut également interdire les panneaux publicitaires lumineux, une mesure prise à Grenoble et dont « personne ne se plaint », a relevé Guillaume Gontard. « Il y a un mouvement. Si ça ne vient pas de l’Etat, ça viendra des collectivités. » Enfin, les écologistes proposent un moratoire sur les « mégabassines », des immenses retenues d’eau utilisées par les agriculteurs. Des « mégamensonges », pour Daniel Salmon, pour qui la « vraie solution » est avant tout une « transition agricole » dont la France est « à mille lieues ». « Dans le discours du gouvernement, on avance », a estimé M. Gontard, mais « maintenant, on veut les actes ».