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l’exécutif sur la défensive face à la récupération de la droite et l’extrême droite

l’exécutif sur la défensive face à la récupération de la droite et l’extrême droite


La députée et cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 18 octobre 2022.

Il a fallu moins de trois jours pour que le pouvoir, sous pression, affiche son empathie après le meurtre de la petite Lola, 12 ans, découverte dans une malle vendredi 14 octobre. D’abord – fait rare –, par la voix de Brigitte Macron, lundi, en marge d’une visite dans un collège, qui a considéré, à propos de ce « drame abominable et intolérable », que « ça ne devra[it] plus jamais être ». Puis, mardi 18 octobre, lorsque Emmanuel Macron a reçu la famille de l’adolescente à l’Elysée afin de l’assurer « de toute [s]a solidarité et de [s]on soutien », retardant son déjeuner commémoratif en l’honneur de Pierre Mendès France. L’Elysée l’a fait savoir peu après, en anticipant la séance de questions au gouvernement.

Dans la foulée, le fait divers a pris une tournure politique au Palais-Bourbon, à l’initiative du Rassemblement national (RN) et des Républicains (LR). S’attirant les réprobations indignées de la gauche et de la majorité, les députés Eric Pauget (LR) et Marine Le Pen (RN) ont renvoyé l’exécutif à son impuissance dans la lutte contre l’immigration illégale, dont l’extrême droite fait son miel depuis des années. Lundi, les présidents du RN et de Reconquête !, Jordan Bardella et Eric Zemmour, avaient mis en miroir les hommages du chef de l’Etat au Ballon d’Or Karim Benzema, Français d’origine algérienne, ou aux manifestants algériens tués par la police française le 17 octobre 1961, à Paris, et son silence sur ce crime dont la suspecte est de nationalité algérienne.

Trente jours pour rentrer en Algérie

La jeunesse de la victime comme le profil de sa meurtrière présumée ont conduit l’extrême droite à s’emparer de l’affaire dès dimanche : entrée légalement en France en 2016 avec un visa étudiant, Dahbia B., qui était connue de la police comme victime de violences conjugales, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis plus d’un mois. Le 22 août, elle avait été interpellée à Orly pour défaut de titre ; en l’absence d’antécédent judiciaire, elle avait trente jours pour rentrer en Algérie. Elle était, depuis, en situation de clandestinité.

Lire aussi : Mort de Lola à Paris : ce que l’on sait du parcours de la suspecte

C’est après des fuites dans la presse sur la nationalité algérienne, que le prénom de Lola est apparu sur les comptes de la « fachosphère » et sur ceux des élus du RN. Tous faisant le lien entre ce meurtre et l’immigration, dans le sillage de Marine Le Pen. Une photo de la jeune fille s’affichait dès lors sur les réseaux sociaux du RN, tandis que les proches d’Eric Zemmour tentaient de hisser son concept fantasmatique de « francocide » – comme il qualifie un crime commis contre un Français à raison de sa nationalité par un immigré – parmi les mots les plus utilisés sur Twitter. La famille de Lola s’est réfugiée auprès des siens dans le Pas-de-Calais pour fuir la médiatisation du drame.

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