LA POSSIBLE POSITION DE L’EUROPE SUR L’ÎLE DE TAIWAN
Le président français, Emmanuel Macron, a récemment ouvert un débat sur la position de l’Europe dans les possibles tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taïwan. Dans un entretien accordé lors de son voyage en Chine, M. Macron a déclaré que les Européens ne devraient pas suivre aveuglément les États-Unis dans leur approche avec Taïwan, ni réagir à une surréaction chinoise. Les propos du président français ont suscité de nombreuses controverses en Europe et aux États-Unis, mais la Maison Blanche a confirmé son soutien envers la France.
Les propos de M. Macron soulèvent cependant plusieurs problèmes. Tout d’abord, son moment de déclaration est questionnable, car il intervient juste après une visite officielle en Chine au cours de laquelle le président français a multiplié les signes d’unité avec la Chine. Ensuite, la manière dont il expose sa pensée semble placer sur un même plan l’Union européenne et une autocratie superpuissante, ce qui est inévitablement sujet à des interprétations négatives. Enfin, son entretien ne rappelle pas l’exigence d’une paix et stabilité dans le détroit de Taïwan et l’importance de préserver le choix démocratique des citoyens de Taïwan.
Cette déclaration soulève donc des questions de fond que les Européens ont jusqu’à présent évité d’affronter ensemble. Il est primordial d’en discuter pour éviter que l’ascension de la puissance militaire chinoise et la montée des tensions dans la rivalité sino-américaine ne cassent le statu quo autour de Taïwan. Il faudrait alors définir une attitude commune face aux perspectives d’aggravation du conflit. Emmanuel Macron a raison de soulever ce débat, mais il faut que les discussions se fassent dans la clarté et l’unité.
En somme, la position de l’Europe sur l’île de Taiwan est un sujet sensible qui mérite une discussion approfondie. Les tensions entre les États-Unis et la Chine pourraient amener les Européens à prendre une position commune sur le sujet plus tôt que prévu. Il est primordial de se poser la question de l’intérêt européen, même si cela doit se faire dans la clarté et l’unité.