Les Verts réfléchissent à l’éventualité de présenter une candidature pour le Conseil fédéral, après la démission d’Ueli Maurer. Lancer une candidature permettrait au parti de maintenir la pression à une année des élections fédérales. Analyse.
L’UDC pourrait ne pas être le seul parti à revendiquer le 7 décembre prochain le siège laissé vacant par Ueli Maurer. Si la droite et Le Centre ne contestent pas les deux sièges actuels de l’UDC au Conseil fédéral, il n’en est pas de même pour les Verts.
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Ainsi leur groupe parlementaire décidera le 18 octobre s’il présente ou non une « candidature de combat », a-t-il fait savoir vendredi déjà. « Face aux défis énormes qui nous attendent (…), le Conseil fédéral peine à agir, parce que les forces qui sont contre ces changements sont trop représentées au sein du gouvernement. L’UDC est le parti qui freine le plus », argumente la vice-présidente des Verts et conseillère nationale genevoise Isabelle Pasquier-Eichenberger, dans La Matinale de la RTS.
Peu de chances
Tous les observateurs s’accordent toutefois à dire que les chances des Verts sont quasiment nulles. « Ce ne serait pas loin de l’erreur stratégique », analyse Vincent Bourquin, journaliste au Temps, dans l’émission Forum de la RTS.
« Tous les partis, y compris le Parti socialiste, reconnaissent la légitimité à l’UDC d’avoir deux sièges », poursuit-il. Le correspondant de la NZZ en Suisse romande Antonio Fumagalli estime, lui aussi, qu’il s’agirait d’une « mauvaise stratégie ». « Ce ne pas le bon moment. Les Verts n’ont pas la légitimité des pourcentages pour revendiquer un siège face à l’UDC, et ils ‘grilleraient’ une personnalité pour 2023 », dit-il.
Les Verts n’ont pas la légitimité des pourcentages pour revendiquer un siège face à l’UDC, et ils ‘grilleraient’ une personnalité pour 2023
Le président du parti Balthasar Glättli veut faire de son parti la troisième force politique du pays en 2023, comme il l’a confié à la NZZ am Sonntag du 11 septembre. Et malgré une tentative infructueuse en 2019, il vise un siège au gouvernement pour sa formation, avait-il indiqué.
Lors des élections fédérales de 2019, la formation est devenue la quatrième force du Conseil national avec 13,2% des suffrages, derrière l’UDC (25,6%), le PS (16,8%) et le PLR (15,1%).
Maintenir la pression
« Avec une candidature au Conseil fédéral déjà maintenant, les Verts pourraient faire un galop d’essai », explique le politologue Pascal Sciarini.
Cela leur permettrait de mobiliser leur électorat et de maintenir la pression sur les autres partis pour leur rappeler la promesse faite en 2019: qu’ils étudieraient sérieusement leur entrée au Conseil fédéral s’ils confirment en 2023 leur forte progression électorale, détaille-t-il.
Parmi les candidats pressentis, le conseiller aux Etats glaronais Mathias Zopfi a annoncé mardi qu’il ne serait pas candidat. Les noms de l’Argovienne Irène Kaelin, actuelle présidente du Conseil national, et du président du parti Balthasar Glättli sont également cités.
>> Le débat dans Forum entre Priscilla Imboden, journaliste chez Republik, Vincent Bourquin, journaliste au Temps et Antonio Fumagalli, journaliste à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ):
ats avec vajo