Mères de victimes réclament justice pour les morts des manifestations péruviennes
Des mères en deuil ont manifesté à Juliaca, au Pérou, pour rendre hommage à leurs enfants morts lors des manifestations après la destitution de l’ancien président péruvien Pedro Castillo en décembre dernier. Plusieurs familles ont emmené des photos de leurs enfants décédés pour obtenir justice et réclamer des comptes. Raquel Garfias a fait un voyage de deux jours en bus depuis sa région natale d’Apurimac pour demander justice pour son fils Beckham Romario Quispe, l’une des premières victimes de la répression policière et militaire lors des manifestations. Juliaca était le siège de la première rencontre nationale des familles de victimes des manifestations venues de différentes régions du Pérou.
UNE RÉPRESSION MEURTRIÈRE
Plusieurs villes du Pérou ont été touchées par des actes de répression violents de la part de la police et de l’armée à la suite des manifestations. Les forces de l’ordre ont utilisé des armes de guerre, notamment des fusils d’assaut AKM et Galil, pour viser la tête, le thorax et l’abdomen des manifestants. Les armes telles que les projectiles de plomb et les bombes lacrymogènes, qui sont interdites dans les manifestations au Pérou, ont également été utilisées, entraînant la mort de 49 personnes et blessant plus d’un millier de manifestants. Les membres de la Coordination nationale des droits de l’homme au Pérou ont dénoncé des « exécutions extrajudiciaires ».
DE NOMBREUSES FAMILLES ENDEUILLEES
Dominga Hancco et son mari Demetrio Aroqui ont également participé à la manifestation. Ils ont perdu leur fille aînée, Jhamilet, une jeune étudiante en psychologie de 17 ans, tuée par une balle de 9 mm lors des manifestations à Juliaca. Dominga, accablée de chagrin, témoigne que « tous les rêves de notre famille ont été brisés ». Elle demande également que les responsables soient tenus responsables de leurs actes. Les manifestations ont entraîné une explosion sociale aux racines profondes. Les raisons étaient multiples, notamment l’inflation, la fragmentation politique et la pauvreté.