Les Montréalais pourront amener leur chien avec eux dans le métro, à compter du 15 octobre, dans le cadre d’un essai d’une durée de neuf mois.
Plusieurs conditions seront toutefois mises en place. Les chiens seront notamment interdits durant les heures de pointe en semaine, et lors des grands événements. En semaine, leur présence sera donc autorisée entre 10 h et 15 h et après 19 h. Ils devront également être tenus en laisse et munis d’une muselière, et n’auront le droit de monter sur les sièges.
Bien que ce ne soit pas une obligation, la Société de transport de Montréal (STM) recommande aux propriétaires d’éviter les escaliers mécaniques, qui pourraient causer des blessures à l’animal.
Aussi, la STM n’a autorité que sur les entrées et édicules qui lui appartiennent. Pour cette raison, la station Longueuil–Université-de-Sherbrooke est pour l’instant exclue du projet pilote, bien que des discussions soient en cours à ce sujet.
Avec cet essai, la STM souhaite vérifier si la sécurité des clients et employés du métro sera affectée, de même que l’intégrité et la propreté de ses installations. Elle cherche également à savoir quel sera l’impact pour l’expérience des usagers du transport en commun.
«Nous évaluerons rigoureusement et en continu les résultats du projet pilote afin de prendre une décision éclairée sur l’implantation d’une telle mesure dans le réseau du métro», a fait savoir Éric Alan Caldwell, président du CA de la STM
Les chiens-guides et d’assistance, qui étaient déjà permis, pourront toujours continuer d’accompagner leur maître en tout temps. Il sera également toujours possible de se déplacer avec un animal tenu en cage.
En avril dernier, le conseil municipal de Montréal, à l’initiative de l’opposition officielle, avait demandé à la STM de mettre sur pied un projet pilote d’ici la fin de l’année afin de permettre les chiens dans son réseau.
L’opposition à Montréal s’est dite «très enthousiaste» face à l’initiative de la STM, qui facilitera les déplacements des propriétaires de chien n’ayant pas de voiture.
«Les animaux de compagnie ont le pouvoir de nous rapprocher et de créer des discussions. Ce projet pilote contribuera sûrement à donner le sourire aux usagers dans le métro!» a souligné Aref Salem, chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal.
Faciliter les déplacements
La SPCA de Montréal réclamait la mesure de longue date. Selon la Société, elle pourra aider les maîtres qui n’ont pas de voiture, tant pour qu’ils puissent amener leur chien au parc que chez le vétérinaire.
«On se rend compte beaucoup que les gens ont de la difficulté à procurer des soins vétérinaires à leur chien, simplement parce qu’ils n’ont pas moyen de se déplacer. Ça affecte principalement les personnes à faibles revenus», a expliqué Me Sophie Gaillard, directrice de la Défense des animaux et des affaires juridiques à la SPCA de Montréal, et directrice générale par intérim de l’organisme.
Elle rappelle également que de nombreuses villes à travers le monde permettent déjà les chiens dans le métro, sans qu’il n’y ait d’enjeux particuliers à l’égard des allergènes. À Montréal, les animaux étaient déjà d’ailleurs permis, à condition d’être en cage.
En 2019, Ana Luisa Vilches Saldivar avait pour sa part lancé sa propre pétition afin que les chiens soient autorisés dans le métro de Montréal. Elle y donnait également un aperçu des réglementations existantes à travers le monde.
Jointe au téléphone, elle a manifesté sa joie devant la nouvelle. Elle estime toutefois que le respect des règles en vigueur sera nécessaire pour assurer une bonne cohabitation dans le métro.
«À l’origine, je voulais pouvoir me promener avec [ma chienne] Lola partout. Malheureusement, ça ne sera plus possible [en raison de son état de santé], mais ça va me libérer des frais d’Uber que je dois payer chaque fois que je l’amène chez des spécialistes», a-t-elle expliqué.
En 2020, sa chienne est tombée gravement malade, avant de perdre la vue l’année suivante. Pour Mme Saldivar, ses nombreuses visites chez le vétérinaire causaient de nombreux maux de tête, alors qu’elle pouvait payer jusqu’à 50 $ pour le déplacement.
«La dernière fois, j’ai dû marcher deux heures pour rentrer à la maison», s’est-elle remémorée.