Après un décollage de Floride mercredi, le vaisseau Starliner de Boeing s’est amarré à la Station spatiale internationale jeudi. Ses deux astronautes doivent passer un peu plus d’une semaine dans l’ISS, avant de revenir sur Terre toujours à bord de Starliner.
Publié le : 06/06/2024 – 18:53Modifié le : 06/06/2024 – 23:05
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Les deux premiers astronautes transportés par le vaisseau Starliner de Boeing sont entrés dans la Station spatiale internationale jeudi 6 juin, une étape cruciale franchie pour cette mission attendue depuis des années, malgré des problèmes survenus en vol sur le système de propulsion de la capsule.
« Quel endroit génial, c’est super d’être de retour ici », a déclaré tout souriant l’astronaute de la Nasa Butch Wilmore, dont c’est le troisième séjour dans la Station spatiale (ISS), tout comme sa collègue Suni Williams.
Cette première mission avec équipage pour Starliner représente un enjeu majeur pour le géant aéronautique et la Nasa. Elle vise à démontrer que le véhicule est sûr pour commencer ses opérations régulières.
L’agence spatiale américaine a commandé il y a dix ans aux entreprises américaines Boeing et SpaceX deux nouveaux véhicules pour acheminer ses astronautes jusqu’à l’ISS. Si SpaceX joue déjà ce rôle de taxi spatial depuis quatre ans, le programme de Boeing a lui pris des années de retard.
Après un décollage de Floride la veille, le vaisseau s’est doucement approché de l’ISS jeudi, qui évolue à 400 km au-dessus de la Terre et file à environ 28 000 km/h. L’amarrage a eu lieu à 17 h 34 GMT, soit environ une heure et vingt minutes après l’horaire prévu initialement.
Des problèmes sur certains des propulseurs du vaisseau, utilisés pour réaliser de petits ajustements de trajectoire, ont retardé l’approche finale. Cinq de ces petits propulseurs, sur 28 au total, ont fait défaut à un moment donné, a expliqué la Nasa. Mais quatre ont finalement pu être remis en fonctionnement, fournissant ainsi le nombre nécessaire pour l’opération.
L’écoutille du vaisseau a été ouverte environ deux heures après l’amarrage, permettant aux astronautes Butch Wilmore, 61 ans, et Suni Williams, 58 ans, d’être accueillis par les sept autres personnes déjà à bord du laboratoire volant (astronautes de la Nasa et cosmonautes russes).
Une conférence de presse avec des responsables de la Nasa et de Boeing est prévue dans l’après-midi.
Fuites
Les deux passagers de Boeing doivent passer un peu plus d’une semaine dans l’ISS, avant de revenir sur Terre toujours à bord de Starliner.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Nasa avait annoncé que deux nouvelles fuites d’hélium, en plus d’une préalablement connue, avaient été détectées en vol sur le vaisseau. Ces fuites ne représentent pas « un danger pour la sécurité de l’équipage et du vaisseau, ou pour la mission », avait déclaré Jim May, un responsable de chez Boeing, dans un message relayé jeudi matin par le géant aérospatial.
L’une des fuites, située sur l’un des propulseurs du vaisseau, avait été identifiée avant le décollage. Il avait alors été décidé de ne pas la réparer, car après analyse la Nasa l’avait qualifiée de « petite » et estimé qu’elle ne représentait pas de danger.
L’hélium n’est pas un gaz inflammable, mais il est utilisé pour le système de propulsion du vaisseau. Il n’était pas clair dans l’immédiat si ces fuites étaient liées au problème de propulseurs rencontré juste avant l’amarrage.
Pilotage manuel
Le vaisseau vide avait déjà atteint l’ISS une fois en 2022, mais c’est la première fois qu’il transporte des astronautes.
Butch Wilmore et Suni Williams s’entraînent depuis plusieurs années pour cette mission. Quelques heures après le décollage, ils ont temporairement piloté manuellement le vaisseau pour en tester le bon fonctionnement.
« La précision est vraiment incroyable », avait déclaré Butch Wilmore, dans un enregistrement relayé par Boeing mercredi. « Même plus que dans le simulateur. » « Les six premières heures ont été absolument fascinantes et au-delà de nos attentes », avait-il ajouté. « C’est juste un vaisseau extraordinaire. »
Le programme de développement de Starliner a été entaché de multiples déconvenues ayant entraîné des reports successifs. Boeing s’est ainsi fait battre par SpaceX, qui achemine déjà des astronautes vers l’ISS depuis 2020. Mais la Nasa souhaite disposer d’un deuxième moyen de transport afin de mieux pouvoir faire face à d’éventuels problèmes sur l’une des capsules ou situations d’urgence.
Avec AFP