LULA EN CHINE : UN RAPPROCHEMENT STRATÉGIQUE ENTRE LES DEUX PAYS
Le président chinois Xi Jinping a accueilli son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à Shanghai et à Pékin les 13 et 14 avril 2023. Lula s’est exprimé pour la première fois lors de la cérémonie d’investiture de Dilma Rousseff à la tête de la Nouvelle Banque de développement (NBD), la banque des BRICS. Les deux dirigeants ont discuté d’un rapprochement stratégique sur le plan diplomatique et économique, en particulier sur la question de la monnaie d’échange. La Chine est satisfaite de l’intérêt marqué de Lula pour les systèmes de communication développés par Huawei et pour la première transaction commerciale réalisée en yuans plutôt qu’en dollars.
UNE ALLIANCE POUR CONTRER L’HÉGÉMONISME AMÉRICAIN
Les deux pays ont décidé de développer leurs relations pour se débarrasser de règles injustes et réaliser un développement plus juste et plus équilibré selon les termes de Lula mis en avant dans le communiqué chinois. Lula a également appelé à la réforme d’organismes multilatéraux tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Il a surtout questionné la raison pour laquelle les économies mondiales se reposent sur le dollar. Cette visite d’Etat a permis une coopération et une coordination étroites entre les deux pays pour contrer l’hégémonisme américain.
L’IMPORTANCE DE LA BANQUE DES BRICS
D’après Valdir da Silva Bezerra, chercheur au groupe d’études sur les BRICS de l’université de Sao Paulo, Lula tient un discours qui libère les pays émergents de la soumission aux institutions financières traditionnelles. La banque des BRICS contribue déjà de manière significative au PIB mondial et cette contribution devrait excéder 50 % en 2030. Les principales institutions financières multilatérales d’après-guerre, comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, sont aujourd’hui en crise de légitimité.
UN PROBLÈME DE TRANSACTION COMMERCIALE À RÉSOUDRE
Le Brésil aurait cependant un nouveau problème : posséder des yuans dont il n’aurait pas l’usage, puisque Brasilia vend davantage à Pékin qu’il ne lui achète. Un diplomate brésilien en Chine relativise ce souci et assure que, même si c’est un problème secondaire, au moins les échanges avec leur principal partenaire commercial ne dépendront plus du bon vouloir d’un tiers. Cette alliance commerciale répond à un contexte géopolitique mouvementé et à l’influence économique croissante de la Chine dans le monde.