Le groupe de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon traverse une passe difficile. Le propriétaire de Go Sport, HPB, l’une des sociétés de la galaxie Ohayon, a annoncé avoir renoncé à présenter un plan de continuation, lundi 17 avril, à la veille d’une audience du tribunal de commerce de Grenoble sur l’avenir du distributeur d’articles sportifs.
« C’est avec regret que nous avons annoncé au tribunal de commerce que nous renoncions à notre projet de plan de continuation », a annoncé dans un communiqué adressé à l’Agence France-Presse, le directeur de la communication, Franck Geretzhuber.
Selon HPB, c’est la procédure adoptée par les administrateurs judiciaires qui « a eu pour conséquence d’empêcher la conclusion des discussions que nous avions avec un partenaire de l’univers du sport, fortement intéressé par notre projet de continuation ».
A défaut de plan de continuation, le tribunal étudiera mardi la vingtaine d’offres de reprise des activités du distributeur d’articles de sport racheté en 2021 par la holding Hermione People & Brands pour un euro symbolique et en redressement judiciaire depuis le mois de janvier.
C’est le jour de la clôture des offres de reprise, le 10 mars, que HPB avait annoncé son intention de rester aux commandes de l’enseigne. En même temps, la holding avait tenté de contester la décision de redressement judiciaire prononcée le 19 janvier par le tribunal de commerce en affirmant ne pas se trouver en état de cessation de paiements.
Mais son recours a été rejeté la semaine dernière par la cour d’appel de Grenoble. « La société Groupe Go Sport se trouve bien en état de cessation des paiements à la date où la cour d’appel statue », affirme le jugement qui fait état d’une insuffisance d’actif disponible d’environ 30 millions d’euros au 23 mars.
Après la liquidation de l’enseigne Camaïeu (2 600 salariés) en septembre, la holding de tête du groupe de M. Ohayon, la Financière immobilière bordelaise (FIB), s’est déclarée en cessation de paiements, l’enseigne Gap (350 salariés) récemment rachetée par Go Sports a été placée en redressement judiciaire et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social », en prolongement d’une enquête ouverte à Grenoble à la suite de « plusieurs révélations de faits délictueux » signalés par les commissaires aux comptes de HPB.
Parmi la vingtaine de repreneurs candidats à la reprise des activités de Go Sports, deux offres émergent : celle du groupe Intersport France adossé à un consortium et celle du britannique Frasers, via sa société Sports Direct.
