Le ministre délégué aux transports Clément Beaune se donne pour « priorité budgétaire » d’augmenter les moyens consacrés au réseau ferré, mais il « serait malhonnête de dire » que l’on pourra tout faire, déclare-t-il dans une interview au Journal du dimanche.
« Mais notre réseau a été négligé ces trente dernières années. Amplifier l’effort fait depuis cinq ans est ma priorité budgétaire », affirme le ministre. L’enveloppe actuellement consacrée à l’entretien du réseau est insuffisante, reconnaît-il.
« L’une de mes priorités, dès la rentrée, est de réfléchir avec SNCF Réseau à d’éventuelles solutions ou moyens complémentaires », assure-t-il, alors que le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou propose un plan évalué à 100 milliards d’euros pour pouvoir doubler la part du ferroviaire dans le transport des passagers et des marchandises en France.
« Nous allons mettre en place, à partir d’une programmation sur plusieurs années, une évaluation précise des besoins, et des priorités pour moderniser notre réseau », explique-t-il. « Ce serait malhonnête de dire que l’on pourra faire dans le même temps de la grande vitesse, de la régénération, du soutien aux petites lignes, sans séquencer ou prioriser », nuance cependant M. Beaune.
Priorité aux transports quotidiens
Le TGV n’est pour lui « pas dépassé ». « On peut avoir recours à des solutions de financement innovantes pour les nouveaux projets en mettant autour de la table tous les partenaires, Etat, collectivités, Europe, sociétés de projet, et en mobilisant des ressources fiscales locales », rappelle-t-il, alors que l’ancien premier ministre Jean Castex a récemment relancé des grands projets comme Bordeaux-Toulouse.
Mais « les transports du quotidien, souvent métropolitains, comme le Transilien en région parisienne, restent notre priorité car les améliorer a un impact direct sur la vie des gens », ajoute-t-il. « Mon objectif est clair : améliorer les transports du quotidien et accélérer la transition écologique. »
Clément Beaune considère par ailleurs que l’été est « exceptionnel », avec à la fois le retour en force du public dans les trains après la crise sanitaire et de fortes chaleurs. Malgré « des fragilités sur le réseau (et) des ralentissements de trafic », « le service public ferroviaire a fait face à cette situation de reprise accélérée », estime-t-il, insistant sur une nécessaire amélioration de l’information des voyageurs en cas de problème.