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le Maroc prend une nouvelle longueur d’avance sur l’Algérie – Jeune Afrique


Un pas de plus a été franchi, le 15 octobre à Nouakchott, dans la mise en œuvre du gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP). Adama Diallo, secrétaire général du ministère du Pétrole et des Énergies du Sénégal, et Tourad Abdoul Baghi, directeur général de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), ont signé deux accords avec le Nigeria et le Maroc pour entériner leur engagement dans ce projet de pipeline offshore.

Ces signatures interviennent seulement un mois après l’accord signé entre la Cedeao, la compagnie nationale pétrolière du Nigeria (NNPC) et l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM). Cette série d’accords confirme le regain d’intérêt pour ces projets depuis le début de la guerre en Ukraine, qui crée des tensions sur le marché du gaz.


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En effet, le gazoduc Maroc-Nigeria pourrait fournir, notamment à l’Europe, jusqu’à 31 milliards de mètres cubes de gaz par an. La NNPC et l’ONHYM se sont également engagés à ce que la construction du pipeline engendre des retombées économiques positives pour les onze pays de la côte ouest-africaine qu’il traversera.

Longueur d’avance sur le gazoduc algérien ?

Le projet est en concurrence frontale avec le gazoduc Nigeria-Niger-Algérie (Nigal) ou « Transsaharien », qui ambitionne également d’approvisionner l’Europe via le Sahel. La course est bien engagée : le 22 juillet dernier, un accord a été signé entre l’Algérie, le Nigeria et le Niger pour accélérer la concrétisation de ce projet lancé en 2009.


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Chacun des gazoducs présente des avantages et des inconvénients par rapport à son concurrent. Le projet porté par l’Algérie court sur 4 100 km contre 5 660 km pour le gazoduc ouest-africain. Le coût penche également en faveur du projet transsaharien : 13 milliards de dollars contre 25 milliards de dollars pour le pipeline marocain.

Malgré tout, l’inconvénient majeur qui entrave le développement du gazoduc algérien reste l’insécurité des régions traversées. Le nord du Nigeria et le Niger sont des zones où le terrorisme s’est installé, notamment à cause du groupe Boko Haram. Or une infrastructure comme le gazoduc serait une cible idéale pour des acteurs souhaitant déstabiliser un peu plus la région.
Le nombre de pays impliqués dans chacun des projets rend la recherche de compromis particulièrement difficile. Alors que le gazoduc marocain espère une mise en service en 2046, le transsaharien table sur une « mise en œuvre » en 2027.

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