Ces images sont encore dans les mémoires. En ce mois d’août 2021, tout juste sorti de longs mois de huis clos ou de jauges de remplissage partiel imposés dans les stades en raison du Covid-19, le championnat de France de football vient tout juste de reprendre. Mais, dès la troisième journée de Ligue 1, des violences éclatent. Les premières d’une longue série.
Le 22 août, à Nice, le joueur de l’Olympique de Marseille (OM) Dimitri Payet s’effondre après avoir été touché par une bouteille jetée dans son dos par un « fan » niçois et, à la suite d’échauffourées entre supporteurs et joueurs, le match est interrompu. Trois mois plus tard, le 21 novembre, le même joueur est à nouveau la cible d’un jet de bouteille sur la pelouse de l’Olympique lyonnais, une agression qui, elle aussi, conduit à l’arrêt du match.
Face à cette répétition de violences dans les stades, le gouvernement convoque, le 23 novembre, puis le 16 décembre, les représentants du football – Ligue de football professionnel (LFP) et Fédération française (FFF) – et annonce une série de mesures. Dont l’interdiction de la vente et du port de bouteilles en plastique.
Cette disposition devait être mise en œuvre « au plus tard le 1er juillet 2022 », les clubs en ayant « la possibilité » étaient même invités à « mettre en place cette interdiction au plus vite ». Ils l’ont fait. Plutôt tardivement. Et désormais, depuis le 1er juillet, la LFP a inscrit dans son règlement l’interdiction pure et simple de ces bouteilles en plastique, mais aussi des bouteilles en verre, des canettes ou des gourdes à bouchon, jugées « susceptibles de servir de projectiles ». Les boissons vendues par les buvettes des stades devront désormais être servies dans des gobelets réutilisables ou en carton.
« Des criminels dans nos enceintes »
Cette décision, qui s’appliquera dès la première journée de Ligue 1 – elle commence vendredi 5 août –, s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle politique sécuritaire voulue par Vincent Labrune, le président de la LFP, désireux de ne pas avoir à revivre cette année « une saison catastrophique sur et en dehors des terrains ».
« Il y a des criminels dans nos enceintes. On doit les sortir des stades », avait-il déclaré lors de l’assemblée générale de la FFF, le 18 juin, avant d’ajouter : « Je ne veux pas connaître un décès dans un stade en tant que président. On veut être la ligue du développement, pas la ligue de la guerre dans les stades. »
Du côté des clubs, la nouvelle a été reçue de façon inégale. « Depuis la reprise du championnat la saison passée, nous ne distribuons plus de bouteilles au grand public par mesure préventive, confie-t-on par exemple à l’OM. Pour ce qui est de l’avenir, nous travaillons à d’autres améliorations pour supprimer la totalité du plastique. »
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