Peut-être un peu comique de prime abord, mais surtout bizarre cette entrée en matière de Martin St-Louis, patron de son premier camp d’entraînement.
D’appliquer au jour initial une méthode tortorellienne et tortionnaire où les invités ont patiné à s’arracher le cœur, j’ai trouvé ça dépassé, risqué et dangereux. Je n’ai rien contre l’entraînement sévère et la condition physique maximale, mais il faut y aller progressivement, intelligemment.
Dans un camp d’entraînement intense de plus de deux semaines impliquant 74 joueurs au départ, parsemé de 8 matches préparatoires, le risque des blessures chez des joueurs clés est déjà assez élevé. Faut pas en rajouter.
Il faut bien réaliser que Martin St-Louis et ses assistants n’auront réellement d’intérêt que pour une trentaine de ces candidats. Les autres prendront le chemin de Laval. Sinon, Trois-Rivières, dans le Junior, en Europe, ils s’éparpilleront dans la nature.
À moins d’une surprise renversante, neuf attaquants, six défenseurs et deux gardiens de but ont déjà leur nom sur une liste cachée dans le bureau de St-Louis. On a invité 74 athlètes, mais, dans le fond, on en cherche 5 ou 6 pour Montréal.
Toutefois, avec tant de jeunes et le beau projet de rebâtir, il faut avoir des yeux tout le tour de la tête. Ce camp d’entraînement est beaucoup plus qu’un exercice de sélection pour le gros club.
PROJET D’ORGANISATION
C’est surtout une chance unique d’amorcer un développement comme organisation. Une analyse à deux sens des effectifs. D’un côté quel type de hockey veut-on développer et perfectionner, et, d’un autre œil, une étude franche du type et de la qualité des joueurs embauchés et disponibles.
Ça ne donne rien de prétendre vouloir un club robuste si on a repêché ou recruté trop de tire-pois, comme il est inutile de miser sur le jeu rapide si on n’a pas les patineurs nécessaires. Autrement dit, quel est le plan et qui figure dedans.
Déjà, si on élimine ceux qui n’ont aucune chance, plus de la moitié de ces hommes ne sont là que pour quelques jours.
Il est important de voir rapidement comment les jeunes réagissent quand ils évoluent avec et contre des professionnels aguerris. S’étouffent-ils ou deviennent-ils meilleurs ? Est-ce que les carences évidentes sont corrigibles à court, moyen ou long terme… ou pas du tout.
À quel stade de développement sont les recrues ? Et parallèlement, tout en distribuant les chances aux candidats les plus sérieux en matchs présaison, pour la vraie campagne, il faut vite et bien installer un système de jeu à 5 contre 5, en avantage numérique, en désavantage numérique.
Bâtir des trios et des duos qui ont une belle connivence tout en établissant un équilibre solide de la première à la quatrième ligne, de la première paire d’arrières à la troisième.
ET LES AUTRES
Il y a du pain sur la planche parce qu’en même temps, 31 autres clubs fourbissent aussi leurs armes et les mieux nantis ont bien hâte d’affronter les jeunots de Montréal : une défensive rapiécée devant un gardien identifié numéro 2 et une attaque encore sans identité.
Oui, Martin St-Louis est encore en lune de miel et cette première vraie saison sera à la fois très intéressante, mais aussi éprouvante. Quand on avertit tout le monde qu’on est en reconstruction, on se donne des chances, mais les claques sur la gueule au sommaire viennent quand même, et, moralement, les mois de février et mars peuvent devenir lourds et froids.
À la télévision, on regardait le hockey. Dorénavant, on observera un projet. Bonne chance, coach !
De l’enclave
- Il aura 35 ans la semaine prochaine. Phil Kessel s’est présenté au camp d’entraînement de Vegas après une importante perte de poids. On parle d’une dizaine de kilos en moins.
- Je n’ai aucun doute que le combat de Kim Clavel face à la Mexicaine Yesica Nery Plata le 1er décembre à Laval va attirer 5000 spectateurs. Deux championnes mondiales, ce sera toute une bataille.
- Fin octobre, Tomas Plekanec atteindra les 40 ans et Pleky ne baisse pas les bras, faisant toujours partie de l’alignement de l’équipe de Kladno, en République tchèque, propriété de son ami Jaromir Jagr. Ce dernier n’a pas encore décidé s’il jouera encore. Il n’a que 50 ans, après tout.
- Chance et prudence. Un souhait sincère et général à ceux et celles qui partent à l’orignal, au chevreuil, au petit gibier sur le plus beau territoire de la planète. Le nôtre…
- Préparez-vous. Ça fera drôle de voir Jonathan Huberdeau avec les Flames, Jeff Petry habillé en Penguins, Johnny Gaudreau en Blue Jackets et Max Pacioretty avec les Hurricanes.
- Le Championnat provincial des Gants dorés (boxe) sera présenté du 28 au 30 octobre au Centre des congrès de Victoriaville. Ce championnat est la première étape de qualification pour les Championnats canadiens et de la sélection officielle pour l’équipe du Québec junior de boxe 2023 qui participera aux Jeux du Canada.
- Plein au bouchon, le Centre Vidéotron de Québec peut accueillir 18 259 spectateurs pour un match de hockey.
- Avoir un marathon et un demi-marathon dans sa ville, c’est une chance. Aujourd’hui, voyez les deux parcours et allez les encourager.
- Bonne retraite à la merveilleuse légende que restera toujours Jacques Doucet, descripteur des matchs des Expos pendant 33 ans, au-delà de 5500 matchs. Jacques a déjà été un bon défenseur au hockey, et saviez-vous qu’il a décrit des matchs des Alouettes avant de passer au baseball ?
- Bon anniversaire à un grand Montréalais, Joey Saputo, qui célèbre aujourd’hui ses 58 chandelles. Une pensée pour Carol Vadnais qui aurait 77 ans, aujourd’hui.
- Qui a gagné dans l’échange Weber-Subban ? Après la transaction, Weber a joué 275 matchs (5 saisons), cumulant 146 points et plus 31 avec les Canadiens. PK a donné 400 matchs (6 saisons) à ses deux nouvelles équipes, 189 points et moins 40. Avec Montréal, Weber a disputé 38 matchs en séries, alors que Subban en a joué 41, tous avec Nashville.