L’Allemagne accuse la Suisse de ne pas respecter les accords de Dublin en matière d’asile. De nombreuses personnes en quête d’un statut traversent la Suisse vers un autre pays, sans être retenues par les autorités helvétiques. Pourtant, selon Berne, il n’y a rien d’anormal.
Chaque semaine, près de 700 migrants débarquent à Buchs, dans le canton de Saint-Gall. La plupart sont originaires du Maghreb, d’Afghanistan ou d’Inde. Mais la Suisse ne les intéresse pas: ils veulent simplement la traverser pour aller plus loin. Une situation qui fâche l’Allemagne, car la Suisse les laisse poursuivre tout simplement leur route.
Ce week-end, la NZZ am Sonntag titrait « L’Allemagne critique vivement la Suisse », en citant un porte-parole de l’Office fédéral allemand des migrations, qui accusait Berne de ne pas appliquer pas les accords de Dublin en matière de procédure d’asile.
Selon la conseillère fédérale Karine Keller Sutter, le titre du journal alémanique aurait même étonné Nancy Faeser, la ministre fédérale de l’Intérieur de l’Allemagne, explique-t-elle mardi dans le 12h45. Avant de se justifier: « Parfois, les personnes qui viennent en Suisse ne déposent pas de demande d’asile. (…) Et on ne peut pas les empêcher de poursuivre leur voyage, parce qu’on ne peut pas les retenir ou les enfermer. »
Une situation tendue en pleine guerre en Ukraine
Par ailleurs, actuellement, les procédures d’asile ont tendance à être accélérées et Berne cherche à transférer les demandeurs d’asile plus rapidement vers les cantons.
Dans les centres fédéraux d’asile, qui sont surchargés, la situation est préoccupante. L’Organisation d’aide aux réfugiés se réjouit donc de l’actuelle activation du régime d’urgence, tout en appelant à la vigilance. « Nous nous inquiétons qu’avec les étapes d’accélération supplémentaires, la procédure d’asile et les décisions d’asile en pâtissent et que de mauvaises décisions soient prises », explique la directrice de l’organisation Miriam Behrens.
« La protection prévue par le droit d’asile reste bien entendu valable. Une procédure accélérée ne signifie pas une mauvaise procédure », rassure Karin Keller-Sutter.
Reste une autre problématique, celle du statut S accordé aux réfugiés ukrainiens. Une sous-commission du Parlement s’en préoccupe ces jours-ci.
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Sujet TV: Larissa Rhyn et Thierry Clémence
Adapatation web: Miroslav Mares