L’agglomération d’Hénin-Carvin et une association demandent une meilleure information de la population concernant les pollutions sur le site Metaleurop.
L’agglomération d’Hénin-Carvin et une association ont saisi le tribunal administratif de Lille en référé lundi afin que la population soit mieux informée des résultats d’analyses révélant que les alentours de l’ancienne usine Metaleurop restent empoisonnés au plomb, a-t-on appris auprès de leur avocat.
« On veut que l’État informe la population qu’elle se trouve sur des terres qui comportent du plomb et des risques qu’elle encourt », a indiqué à l’AFP David Deharbe l’avocat de la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin et de l’association de riverains Pige, confirmant une information de La Voix du Nord. L’audience doit se tenir le 13 octobre à 9h30, selon David Deharbe.
Extension de la campagne de dépistage
Les requérants enjoignent au préfet du Pas-de-Calais de « faire une campagne d’information et de sensibilisation » de la population au « risque de saturnisme », peut-on lire dans cette requête, dont l’AFP a obtenu copie.
Ils demandent que la campagne de dépistage du saturnisme, lancée cet été dans les communes autour de l’usine, soit étendue à des territoires plus éloignés. Ils appellent également à relancer les parents des 6611 enfants concernés par cette campagne, mais qui n’y ont pas répondu.
La campagne de dépistage a été lancée cet été par l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France sur les communes d’Evin-Malmaison, Courcelles-lès-Lens, Noyelles-Godault, Leforest et Dourges.
Elle a révélé sept cas de saturnisme (un taux de plomb supérieur à 50 µg/litre de sang) et 61 imprégnations élevées (25 à 50 µg/l) sur 889 enfants testés. Ces résultats restent partiels car ils ne concernent que 11,7% de la population cible, selon l’ARS.
Des métaux lourds rejetés
À la fermeture de l’usine Metaleurop en 2003, qui a rejeté pendant des décennies des métaux lourds (plomb et cadmium) dans l’air, la zone était considérée comme la plus polluée de France. Cinq communes (24.000 personnes) sont concernées depuis 1999 par une restriction de l’usage des sols.
Une équipe de l’émission d’investigation « Vert de rage », sur France 5, qui a enquêté sur cette pollution, estimait fin avril que 5815 enfants pourraient avoir été atteints de saturnisme entre 1962 et 2020, dont une centaine depuis 20 ans.
La préfecture avait alors répondu qu’un seul cas avait été enregistré depuis 10 ans dans la zone.