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Lacunes dans la gestion de l’amiante à l’école secondaire Sophie-Barat: La CNESST réclame des correctifs urgents

Lacunes dans la gestion de l’amiante à l’école secondaire Sophie-Barat: La CNESST réclame des correctifs urgents


Une autre tuile s’abat sur l’école secondaire Sophie-Barat, à Montréal. La CNESST y a relevé des manquements dans la gestion des risques associés à l’exposition à l’amiante et à la moisissure, à un point tel que des correctifs urgents ont été réclamés.  

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«Le cas de Sophie-Barat, c’est l’illustration de la défaillance du CSSDM», affirme Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, en faisant référence au centre de services scolaire de Montréal. 

La semaine dernière, des représentants des autorités régionales de la santé publique et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ont effectué une visite de cette école, qui est l’une des plus vétustes de la province. À l’automne 2020, une partie du bâtiment a été fermée parce qu’elle menaçait de s’effondrer. Des travaux doivent débuter sous peu. 

L’établissement a aussi été sous la loupe médiatique au cours des dernières semaines parce qu’un de ses enseignants souffrant d’une maladie pulmonaire s’est heurté à un véritable parcours du combattant avant de pouvoir finalement obtenir un purificateur d’air dans sa classe. 

À la suite de l’inspection, des «non-conformités» ont été observées, selon le rapport de la CNESST que Le Journal a pu consulter. 

Danger d’exposition à l’amiante

L’employeur «n’utilise pas les méthodes et techniques visant à contrôler et éliminer les risques d’exposition aux poussières d’amiante», peut-on lire.  

Dans un local, une partie du plafond suspendu a été retiré, exposant ses occupants à des matériaux endommagés pouvant contenir de l’amiante. «Il y a un danger d’exposition», peut-on lire. Dans d’autres locaux, des tuiles acoustiques étaient trouées ou avaient aussi été retirés. 

Le registre qui doit contenir plusieurs informations permettant de gérer de façon sécuritaire la présence d’amiante dans le bâtiment est par ailleurs incomplet, toujours selon le rapport. 

Dégâts d’eau

Le centre de services scolaire est aussi écorché pour sa gestion déficiente des risques d’exposition aux moisissures. «Les mesures de prévention de ces risques sont non appliquées», indique-t-on. 

Un dégât d’eau a eu lieu le 13 septembre dans deux locaux du sous-sol. Lors de la visite, le 15 septembre, les planchers en tuile de vinyle n’étaient pas complètement asséchés. 

Par ailleurs, «des tuiles acoustiques qui présentent des traces d’écoulement d’eau ne sont pas systématiquement remplacées», contrairement à ce qu’indique l’employeur, peut-on lire.  

«Les écoulements d’eau ne sont possiblement pas détectés et signalés au service des ressources matérielles», ajoute l’inspecteur François Tremblay dans le rapport daté du 20 septembre. 


Quatre écoles de la CSDM fermées en raison de la grève

Photo tiré d’un rapport du CSSDM

Correctifs urgents exigés

Devant ces constats, la CNESST exige que des correctifs soient apportés, et ce, de façon urgente.  

Le centre de services scolaire a eu seulement deux jours pour s’y conformer puisque les changements devaient être apportés d’ici le jeudi 22 septembre, peut-on lire dans «l’avis de correction». 

L’employeur doit notamment remettre «un plan d’action sur la gestion de l’exposition aux moisissures et sur la détection et le remplacement des matériaux contaminés». 

Selon nos informations, une autre visite d’inspection devrait avoir lieu la semaine prochaine. 

«Ça sonne une cloche de voir la rapidité à laquelle on demande des correctifs. On est dans l’urgence d’agir», souligne Mme Beauvais-St-Pierre. 

Avec un tel rapport en main, il est permis de se questionner sur l’état de plusieurs autres bâtiments du CSSDM qui n’ont pas bénéficié de la même visibilité médiatique que l’école Sophie-Barat, même s’ils sont eux aussi en piteux état, ajoute-t-elle.  

«On ne peut pas ne pas se poser de questions à ce sujet-là et avoir certaines craintes», laisse-t-elle tomber. 

De son côté, le porte-parole du centre de services de Montréal, Alain Perron, a indiqué hier en fin de journée que «l’ensemble des correctifs ont été réalisés ou sont en voie de l’être». 

Le remplacement des tuiles endommagées dans l’ensemble du bâtiment ne sera toutefois complété qu’en début de semaine prochaine, a-t-il précisé. 

« Il n’y a aucun compromis quant à la sécurité des usagers. Les correctifs demandés par la CNESST sont des mesures de prévention auxquelles nous nous conformons. Des inspections rigoureuses ont lieu régulièrement à l’école Sophie-Barat et des interventions sont réalisées rapidement lorsque des problématiques sont décelées», a ajouté M. Perron dans une réponse transmise par courriel. 



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