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La presse écrite échappera à une partie de ses obligations environnementales

La presse écrite échappera à une partie de ses obligations environnementales



Depuis le 1er janvier 2023, les éditeurs de presse doivent s’acquitter d’une éco-contribution destinée à financer la collecte et le recyclage de leurs déchets. Jusqu’à présent, la plupart des journaux participaient à cet effort en « nature », en offrant des pages de publicités à disposition des éco-organismes.

Cependant, la loi anti-gaspillage, promulguée en 2020, a fixé la fin du régime d’exception pour la presse à la fin de l’année 2022. Craignant que l’addition – autour de 20 millions d’euros, selon les estimations – ne soit trop salée pour les éditeurs déjà fragilisés par l’explosion du prix du papier et de l’énergie, la majorité soutenue par le gouvernement a tenu à réagir.

Fin janvier, Denis Masséglia, député (Renaissance) du Maine-et-Loire, et Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, ont lancé une proposition de loi visant à continuer d’exonérer la presse de cette obligation, « pour la protéger dans un moment extrêmement compliqué », précise M. Masséglia. En contrepartie, les éditeurs étaient invités à signer un partenariat avec l’Etat et à publier des encarts peu contraignants « destinés à informer le public sur la transition énergétique ».

La proposition a été abondamment critiquée par plusieurs parlementaires qui craignaient qu’une exemption des obligations environnementales pour la presse ne donne des idées à d’autres secteurs. De plus, en janvier, les associations Intercommunalités de France et le Cercle national du recyclage avaient protesté, estimant que la proposition de loi allait « à l’encontre de la dynamique de recyclage, du financement de la collecte du tri et du recyclage des papiers ».

Elles avaient rappelé à l’occasion leur « attachement au principe pollueur-payeur » et refusé « de devoir alourdir encore davantage les coûts induits par le traitement et le recyclage des déchets sur les contribuables ». Ces deux associations avaient demandé l’amélioration du texte, voire son retrait. Un scepticisme partagé par Nicolas Thierry, député écologiste, membre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale : « C’est une très mauvaise idée de rogner sur les obligations écologiques pour aider une filière lorsqu’elle est en difficulté », estime-t-il.

Si la fusion des filières d’emballages ménagers et des producteurs de papiers (également inscrite dans la proposition des deux députés) a été validée par le Sénat, ce dernier a maintenu la presse dans ses obligations environnementales, celles des filières concernées par le mécanisme dit de « responsabilité élargie des producteurs ». Mais, pour pouvoir garder un régime dérogatoire, un principe d’éco-modulation a été proposé par le Sénat.

Dans ce contexte, la presse doit donc s’adapter et trouver des solutions pour diminuer l’impact environnemental de son activité. Cela peut passer par un usage plus responsable des ressources, comme la réduction du nombre de pages ou l’utilisation de papier recyclé, mais aussi par une adaptation des modèles économiques pour mieux prendre en compte les coûts environnementaux.

Il est donc essentiel que la presse, comme tout secteur d’activité, prenne en compte les enjeux environnementaux. En fin de compte, c’est la préservation de notre planète qui est en jeu, et c’est l’affaire de tous.

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