Sur quoi jeter une oreille à travers toutes les nouveautés musicales? Stéphane Plante et Mélissa Pelletier de QUB musique nous pointent 5 incontournables!
En dignes héritiers de Zappa, King Gizzard and the Lizard Wizard ne tolèrent aucune structure qui délimiterait ce trop-plein de flashs parfois un peu diffus. De sorte qu’après quelques écoutes des sept titres d’une longueur oscillant entre 6:41 (Lava) et 13:27 minutes (Hell’s Itch), on peine à se rappeler à quelle chanson appartient tel ou tel passage qui nous a accroché. Mais cette confusion possible peut aussi faire partie du charme de l’expérience. Car c’en est une. Accordez-vous un peu de temps pour bien vous laisser imprégner de leurs nombreuses divagations évoquant le jazz au passage et bien sûr de multiples élans prog. En résumé: un long jam funky de 45 minutes avec des guitares grinçantes aux moments stratégiques et un saxophone sorti de nulle part qui complète ce tableau touffu. Et cette gibelotte généreuse en mélodies et variations de rythmes survient tout juste cinq mois après que le groupe australien ait proposé un album double Omnium Gatherum. C’est à croire que le combo ne dort jamais! (Stéphane Plante)
Pour ce dernier tour de piste, Lama nous étale sa culture livresque à grands coups d’allusions pas toujours subtiles à Camus, Homère, Sartre, Shakespeare. Chaque rime ambitieuse évoquant ces écrivains sonne comme une insistante demande d’admission à l’Académie française. Malgré cette grandiloquence un peu surjouée, les lancinantes mélodies portées par un piano fébrile nous donne du Serge Lama comme on l’a connu et aimé. Surtout sur C’est pourquoi je te dis adieu et Ti bijou. (Stéphane Plante)
Château de mémoire – Le Grand Dam ***1/2
Intimiste, introspectif, automnal… Autant d’épithètes qui viennent en tête à l’écoute de cet EP du Grand Dam, projet indie/folk de Simon-Pierre Lacasse. Avec les voix, parfois hésitantes, à l’avant dans le mix, on mise beaucoup sur le lyrisme de cette brève épopée de cinq chansons. Et pour cause, la poésie est à la hauteur. La planche et le pain amène un peu de rythme à l’ensemble. Et les chœurs, même subtils, dynamisent le chant. (Stéphane Plante)
Loin de moi l’idée de tomber dans la métaphore résidentielle, mais l’album coréalisé avec Vincent Legault (Dear Criminals) a bien des airs de repaire qu’il fait bon découvrir de pièce en pièce. Appuyée sur une douceur enrichie par l’orchestration de l’Ensemble Cassiopée, La maison orpheline est habitée de tourments amoureux, de peine et de quête de sérénité. Sans s’enfoncer dans la mélancolie, les chansons réussissent plutôt à s’élever vers des sonorités vaporeuses, lumineuses. Et le rire de Durand clôt l’album, rendant bien tentante l’idée d’en refaire le tour avant longtemps. (Mélissa Pelletier)
Blue Rev – Alvvays***1/2
Ça se confirme dès la première écoute: la formation derrière le succès Dreams Tonite en a encore dedans. Cinq ans après Antisocialites, Alvvays nous arrive avec 14 chansons bien tapées à la formule indie pop qu’on lui connaît. Le résultat? Des murs de sons bien distorsionnés, teintés d’urgence après la retenue pandémique. Une vigueur qui s’explique aussi par la méthode utilisée: les chansons ont été enregistrées directement pour être ensuite retravaillées. Efficace oui, mais toutefois difficile de trouver des surprises jusqu’à l’intéressante intro de Tom Verlaine, l’accrocheuse Very Online Guy et la plus introspective Fourth Figure. (Mélissa Pelletier)
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