La mobilisation contre la réforme des retraites en France a eu un impact économique sur le pays. Bien que cette mobilisation n’ait pas mis le pays « à l’arrêt », elle a entraîné une baisse de la valeur ajoutée dans certains secteurs clés de l’économie française. En mars, les activités du commerce, de l’hébergement-restauration, du transport ont enregistré une baisse de 1,4%, tandis que les secteurs du raffinage, de la production d’électricité et de la gestion des déchets ont vu leur production chuter de 6,9%. Ces secteurs ont été touchés directement par les grèves depuis janvier, ce qui a eu un impact économique significatif.
Selon Bloomberg, les grèves en France ont ralenti la sortie de la crise énergétique européenne. La mobilisation dans les quatre terminaux méthaniers français, dont trois sont exploités par Elengy, filiale du gestionnaire du réseau GRTgaz, a privé la France de 1 million de tonnes de gaz naturel liquéfié. Le coût estimé de cette perte s’élève à environ 650 millions d’euros.
La Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT a choisi de frapper les entreprises au portefeuille plutôt que de pénaliser les foyers par des coupures de longue durée. Les grèves reconductibles dans les centrales nucléaires, hydrauliques ou à gaz ont entraîné de fortes baisses de production et un décalage des calendriers de maintenance. Selon une information de l’agence Reuters, cela représenterait un manque à gagner de 1 milliard d’euros pour le seul groupe EDF, contraint de s’approvisionner plus que prévu sur le marché de gros pour compenser.
L’entreprise, dont l’État est en passe de reprendre 100 % du capital, se refuse cependant à tout chiffrage officiel. Chez Engie pour les stockages gaziers, ou chez TotalEnergies pour les raffineries, dans lesquelles le gouvernement a de nouveau réquisitionné des salariés, c’est également le flou artistique. Autant le ministère de la transition énergétique communiquait volontiers lors du mouvement des raffineurs à l’automne, autant il a été moins disert depuis mars sur l’approvisionnement des stations-service. Sur le plan national, jusqu’à 17 % auraient eu des pompes à l’arrêt.
Malgré son ampleur historique, la mobilisation contre la réforme des retraites en France n’a pas mis le pays « à l’arrêt », mais a tout de même eu un impact significatif sur l’économie. Les grèves ont touché les secteurs clés de l’économie française, notamment le commerce, l’hébergement et la restauration, le transport, le raffinage, la production d’électricité et la gestion des déchets. Ils ont entraîné des baisses de production et des déficits financiers importants pour certaines entreprises.