Sondés par la RTS, les parlementaires alémaniques à Berne se montrent dans l’ensemble peu enthousiastes face à la possible candidature latine d’Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral. Et ils se disent perplexes quant à ses chances d’accéder au gouvernement.
Il est impossible d’obtenir un panorama complet des 246 élus qui siègent aux Chambres fédérales. Mais à ce stade, les avis alémaniques recueillis sont plutôt tranchés face à une possible candidature de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider.
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Plusieurs parlementaires de droite jugent ainsi qu’une majorité latine au sein du Conseil fédéral serait exagérée.
« Essentiel » de conserver la majorité alémanique
Le conseiller national PLR bernois Christian Wasserfallen se dit du reste « surpris » par cette candidature. Il est selon lui essentiel de conserver une bonne représentativité du pays, à majorité alémanique. Et il s’étonne de la stratégie du Parti socialiste: un parti qui compte deux sièges au gouvernement, dit-il, devrait compter au moins une ou un Alémanique.
La direction de l’UDC fait, elle aussi, part de ses réticences. Le conseiller national lucernois Franz Grüter doute que le PS retienne une Romande sur son ticket. Ce ne serait pas « réaliste », selon lui. Avec Alain Berset, Guy Parmelin et Ignazio Cassis, les cantons latins sont aujourd’hui déjà bien représentés au Conseil fédéral.
« Pas de problème » à une majorité latine temporaire
Le conseiller national Philipp Mathias Bregy, chef de groupe du Centre se montre plus enthousiaste. Il juge cette candidature tout à fait pertinente. En tant que Haut-Valaisan sensible à la représentation des minorités, il s’en réfère à la Constitution. Et il ne voit « pas de problème » à ce qu’une majorité latine soit en place pour quelque temps. « Ce serait même un bon signal », ajoute-t-il.
Pour la conseillère nationale Verte zurichoise Katharina Prelicz-Huber, « ce serait acceptable pour quelque temps. Un ou une Alémanique serait alors élu(e) lors de la prochaine vacance de gauche ».
D’autres parlementaires relativisent cette question de représentativité. Le président des Vert’libéraux, Jürg Grossen, estime que ce n’est pas un problème en soi. Ce qui compte avant tout, à ses yeux, c’est la qualité des candidatures et la compétence des personnes.
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Un profil peu connu et pas assez centriste?
En revanche, les parlementaires alémaniques sollicités par la RTS s’expriment assez peu sur le profil même d’Elizabeth Baume-Schneider. Ils disent attendre de voir si elle sera choisie par le groupe socialiste.
Mais le Vert’libéral Jürg Grossen relève qu’une des difficultés est que la Jurassienne est peu connue Outre-Sarine. Il rappelle à ce propos l’importance des réseaux avant une élection au Conseil fédéral.
De son côté, le PLR Christian Wasserfallen juge une autre candidate, la Bâloise Eva Herzog, plus pragmatique et plus centriste. Cela la rendrait donc plus éligible du point de vue de la droite.
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Des chances d’élection jugées très limitées
Il s’agira de voir maintenant si le Parti socialiste retiendra Elizabeth Baume-Schneider sur son ticket le 26 novembre. Et si cela devait être le cas, de l’avis général parmi les parlementaires contactés par la RTS ses chances d’élection seraient très limitées.
Mais plusieurs élus rappellent tout de même qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise.
Julien Bangerter/oang