Deux ans après Old, le réalisateur M. Night Shyamalan revient dans les salles de cinéma avec l’énigmatique Knock at the Cabin. Un film promettant un nouveau high concept original et l’un de ces twists finaux qui ont fait la renommée et la carrière du cinéaste avec Sixième Sens, Signes et Split.
Ce nouveau thriller psychologique mêle surnaturel, famille et conflit moral. Fallait-il encore que M. Night Shyamalan parvienne à maîtriser sa recette… Voici notre critique du film, garantie sans spoiler. Knock at the Cabin sort le 1er février au cinéma.
L’histoire du film
Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision.
Notre critique de Knock at the Cabin
Après une période d’errance, qui l’a vu commettre les odieux Phénomènes, Le Dernier Maître de l’air et After Earth, M. Night Shyamalan est redevenu ces dernières années un cinéaste que l’on attend avec impatience. Ses dernières productions plus modestes, comme Split et la série Servant, l’avaient replacé comme un faiseur efficace et enthousiasmant. Knock at the Cabin était la chance de confirmer ce bel élan.
Et on peut dire que Night Shyamalan remplit son contrat… pendant une partie du film tout du moins. Le réalisateur installe ainsi son idée terrifiante d’une potentielle apocalypse et maintient le suspense à merveille grâce à une mise en scène maline et élégante. Comme dans la majorité des productions du metteur en scène, Knock at the Cabin construit sa tension sur une révélation finale soi-disant implacable.
Problème : cette adaptation de La Cabane aux confins du monde (Paul G. Tremblay, 2018) apparaît bien trop sage par rapport au livre original, qui proposait un récit plus sombre et complexe. Certes, Shyamalan se réapproprie l’histoire avec ses propres thématiques (la famille, la foi…) et en fait un malin écho à notre société contemporaine. Mais cet exercice montre vite ses limites — la faute à une écriture paresseuse et trop binaire — et finit par s’installer dans une structure répétitive… et ennuyeuse.
Malgré quelques flash-back, Knock at the Cabin est alors incapable de surprendre ou de réinventer avec efficacité ses enjeux. Comme le couple en otage dans le film, le spectateur se retrouve obligé de subir un programme annoncé d’avance, qui ne propose aucune réelle surprise. La belle tension s’étiole alors pour laisser la place à une indifférence polie.
Les excellentes performances des acteurs — Dave Bautista, Jonathan Groff et Rupert Grint en tête — maintiennent l’intérêt un temps, mais ne font pas de miracles. Knock at the Cabin a le syndrome du court-métrage étiré en longueur, avec les défauts que cela apporte. Dommage.
Finalement, la promesse de Knock at the Cabin est plus forte que le film lui-même, qui s’avère trop creux (aussi bien du point de vue narratif que celui des thématiques) pour pleinement convaincre. Si le dernier M. Night Shyamalan reste un thriller divertissant qui contentera le spectateur lors d’un dimanche soir pluvieux, il est loin de ce qu’on pouvait attendre du réalisateur de Sixième Sens et Split. Un opus mineur pour le cinéaste, qu’on espère plus inspiré et audacieux la prochaine fois.
Knock at the Cabin sort dans les salles françaises le 1er février.
- Regardez la bande-annonce du film :
Où voir les autres films de M. Night Shyamalan en streaming ?
Si vous êtes fan du réalisateur américain, armez-vous de patience (et d’argent) puisque ses films sont disséminés sur différentes plateformes de streaming. Vous pourrez retrouver Phénomènes, Incassable, Le Village, Signes et Glass sur Disney+, quand Split, The Visit et Le Dernier Maître de l’air sont eux sur Netflix. Enfin, sa série The Servant est disponible sur Apple TV+.