Gilbert Rozon a cherché à régler ses comptes avec plusieurs des femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles, lors d’un interrogatoire hors cour où il a affirmé, notamment, que l’une d’elles aurait voulu se faire de la publicité sur son dos, et qu’une autre aurait voulu l’extorquer.
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« C’était comme la quantité plutôt que la qualité. Ils ont joué la carte de la quantité en empilant sept ou huit filles qui disaient toutes sortes d’affaires qui, dans certains cas, n’avaient ni queue ni tête », a récemment déclaré l’ex-magnat de l’humour, dans un interrogatoire hors cour déposé au palais de justice de Montréal.
Dans les 250 pages de transcription, dont Le Journal a obtenu copie, Rozon y va ainsi de charges contre plusieurs des femmes qui l’accusent d’être un prédateur sexuel.
Neuf d’entre elles le poursuivent présentement au civil, lui réclamant un total de 13,35 millions $.
Dans cet interrogatoire, Rozon a également détaillé sa chute survenue en 2017, à la suite d’une enquête publiée dans Le Devoir.
Il croyait au départ qu’il s’agirait de commentaires de « mononcle » qui, « dans le monde d’aujourd’hui, sont offensants ».
Or, juste avant la parution du reportage, un important commanditaire l’a lâché.
Puis, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain l’aurait appelé pour démissionner.
La chute
La bombe est ensuite tombée.
« Quand j’ai vu les allégations, le lendemain, publiées, je n’en croyais pas mes yeux […], a-t-il dit. Je ne pouvais pas imaginer ce que cette tempête-là… la dimension qu’elle prendrait. Je ne peux pas l’imaginer. J’étais complètement K.-O. »
Disant avoir été « exécuté », il s’est résolu à vendre l’entreprise pour éviter qu’elle tombe avec lui.
Cinq ans plus tard, Rozon maintient que toutes les allégations contre lui sont fausses.
Passant à l’offensive, il dit avoir noté que depuis, des femmes qui l’ont dénoncé auraient modifié leurs versions des faits.
« Les déclarations des demoiselles ont complètement changé, évolué ; elles sont devenues différentes », a-t-il témoigné, entre autres à propos des allégations voulant qu’il ait agressé certaines de ces femmes dans leur sommeil.
Mauvaises intentions
Affirmant que ce « hasard » est survenu quand plusieurs des dénonciatrices ont choisi le même avocat, il se défend toutefois de leur prêter de mauvaises intentions.
« Sinon, ce serait effrayant », dit-il.
Car pour lui, tout ce qui est dit à son sujet est faux.
Il croit que l’une a tout inventé « pour se faire de la publicité », que l’autre est une « menteuse », et qu’une troisième est « dangereuse ».
« Je voyais qu’elle essayait de se construire un dossier pour extirper de l’argent d’une façon ou d’une autre, et qu’elle était une meneuse de troupe pour essayer d’entraîner des gens dans sa foulée », a affirmé Rozon, pour sa défense.
Ce qu’il a dit
« L’amour, ça se fait à deux. Il faut que les deux personnes participent et soient consentantes. »
« Tu as toujours peur quand tu dis à une fille qu’elle est belle ou que sa robe est belle, dans le monde d’aujourd’hui, c’est offensant. Il faut l’accepter, le monde est ainsi fait. »
« Vous essayez de me faire dire que je rentrais dans les chambres comme un loup-garou pour aller faire l’amour aux femmes. Ça, non. »