Au lendemain de sa réélection, le gouvernement de François Legault a officialisé un nouveau prêt de 2,1 M$ à l’homme d’affaires Charles Sirois, cofondateur de la CAQ, pour son hôtel Château Mont-Sainte-Anne, opérant maintenant sous le nom de Delta Marriott Mont Sainte-Anne.
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Ce prêt, qui s’ajoute à deux autres depuis 2020, pour une aide globale de 8,8 millions $, s’est négocié à une période très rapprochée du moment où Investissement Québec (IQ) était informé de l’offre d’achat de la station de ski Mont-Sainte-Anne par le Massif de Charlevoix.
Celle-ci a été présentée au gestionnaire Resorts of the Canadian Rockies (RCR) en septembre et demeure sans réponse.
La proposition de prêt au Château Mont-Sainte-Anne, elle, a été faite le 17 août et acceptée le lendemain, dix jours avant le déclenchement de la campagne électorale. L’acte notarié du prêt a été signé le 4 octobre.
Investissements
Au cours des dernières années, Charles Sirois, actionnaire majoritaire de Château-Mont-Sainte-Anne, et Henri A. Roy, coactionnaire et ancien président de la Société générale de financement (ancêtre d’IQ), ont investi massivement dans le complexe hôtelier et ses studios et condos adjacents.
Ces rénovations majeures peuvent surprendre à proximité d’une station de ski dont la réputation ne cesse de pâlir.
En entrevue avec Le Journal de Québec la semaine dernière, l’homme d’affaires Yvon Charest, à la tête du regroupement citoyen Les Amis du Mont-Sainte-Anne, formé pour provoquer la renaissance de la station, parlait de l’actuel gestionnaire en termes peu élogieux.
«Quand il y a une infrastructure en difficulté, ils la laissent tomber», disait-il, énumérant la fermeture du chalet du secteur ouest, la fermeture de pistes et le chalet incendié jamais reconstruit au terrain de golf. Les défectuosités des remonte-pentes ont aussi souvent fait les manchettes au cours des dernières années.
Une offre qui réjouit Alex Harvey
Pour redonner à la station Mont Sainte-Anne ses lettres de noblesse, le regroupement citoyen chapeauté par Yvon Charest espérait que le gouvernement du Québec intervienne avec un investisseur local plutôt qu’avec RCR, qui détient une entente d’exploitation jusqu’en 2093.
Mardi, le skieur de fond Alex Harvey, aussi actif parmi Les Amis du Mont-Sainte-Anne, se réjouissait de l’offre d’achat présentée par le Massif.
«Notre objectif est de s’assurer de la pérennité de la station et ça passe par de l’argent neuf. Ça prend aussi une vision à long terme et le Massif a su faire ça et l’appliquer avec le Club Med. Il y a un mouvement de consolidation dans les stations de ski et une offre Massif-Mont Sainte-Anne pour les visiteurs internationaux, ça suivrait les tendances du marché», dit-il.
De nouveaux investissements à la station de ski Mont Sainte-Anne tomberaient nécessairement à point pour l’hôtel et les condos de Charles Sirois, qui avaient annoncé un plan de rénovation et la construction d’un centre aquatique au coût de 18,5 M$ au début de 2020, juste avant la pandémie. Nos tentatives pour joindre M. Sirois sont restées vaines.
Le ministère de l’Économie et de l’Innovation indique que la demande de prêt formulée par Château Mont Sainte-Anne respecte tous les critères en vigueur pour obtenir du financement gouvernemental.
«Chaque demande est analysée par nos équipes avec la même rigueur que tous les autres dossiers déposés», nous a répondu par écrit Jean-Pierre D’Auteuil, responsable des relations media.
Le ministre de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon a dit ne pas être au courant du nouveau prêt octroyé à M. Sirois. En ce qui concerne l’offre d’achat du Massif pour la station de ski du Mont-Sainte-Anne, il a espéré que ce qu’il considère comme la plus belle montagne du Québec soit remis à niveau.
«Le rôle du gouvernement n’est pas de déterminer qui sera propriétaire. Le rôle du gouvernement est que si quelqu’un veut investir, on doit être là, comme on l’a été pour Bromont, Orford et le Massif.»
– En collaboration avec Nicolas Lachance
2,1 M$ prêt d’Investissement Québec
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2018, avant l’arrivée au pouvoir de la CAQ
